L'état d'urgence sécuritaire a été décrété samedi par le gouverneur de la province de Buenos Aires Daniel Scioli, après une vague de crimes et délits ayant parfois débouché sur des lynchages.

La mesure, prise pour 12 mois, prévoit notamment la mobilisation immédiate de 5000 policiers retraités pour renforcer les patrouilles dans cette province qui concentre 40% des 40 millions d'Argentins.

Cette décision survient au lendemain de l'attaque d'une banque à Bernal, dans la périphérie sud de la capitale, où des criminels équipés d'armes automatiques ont tiré plus de 50 coups de feu en plein jour, faisant un mort parmi les assaillants et un blessé dans les rangs de la police.

«Hier (vendredi), nous avons vu la férocité de ces délinquants prêts à tout», a souligné le gouverneur qui a fait son annonce lors d'une conférence de presse.

À l'instar d'autres régions du pays, la province de Buenos Aires a été le théâtre ces dernières semaines d'agressions et d'homicides lors de vols qui ont provoqué la colère de riverains qui ont parfois fait justice eux-mêmes, allant jusqu'à tuer des délinquants présumés.

M. Scioli, allié de la présidente de centre-gauche Cristina Kirchner et possible candidat à la présidence en 2015, a demandé la collaboration de l'opposition et appelé les habitants au calme.

La mesure prévoit également l'investissement de 600 millions de pesos (75 millions de dollars) pour l'équipement des forces de l'ordre.

Entre autres dispositions, le gouverneur a annoncé aussi la décentralisation du centre d'appels d'urgence (911), une application «bouton anti-panique» pour les téléphones mobiles, la lecture digitale des plaques d'immatriculation pour repérer les véhicules volés ou encore la restriction de la circulation des motos pour limiter les vols à l'arrachée.

«Nous visons (également) la répression du trafic de drogues sous son aspect économique en créant une unité de renseignement financier. Nous attaquerons où cela fait le plus mal en facilitant la saisie des biens et des capitaux», a-t-il assuré.

En 2014, 57 personnes ont été tuées à bout portant à l'entrée ou à l'intérieur de leur domicile lors de vols à Buenos Aires et dans sa périphérie, selon la police, qui fait état de 161 cas similaires pour tout 2013.

L'insécurité est la principale préoccupation des Argentins, devant l'inflation, l'éducation, la corruption et le chômage, selon diverses enquêtes d'opinion.