Des affrontements impliquant des étudiants, des civils armés non identifiés et la police antiémeute ont fait au moins sept blessés jeudi à Caracas lors d'une manifestation contre la situation économique au Venezuela, selon des participants.

Convoquée par des étudiants opposés au gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro mobilisés depuis presque deux mois, la marche visait à protester contre l'inflation (57% par an) et les pénuries, notamment alimentaires.

Le défilé devait partir de l'Université centrale du Venezuela (UCV) pour se diriger vers les locaux de la vice-présidence pour l'Économie, mais la Garde nationale et la police antiémeute ont empêché son départ, a constaté un photographe de l'AFP.

S'en est ensuivie une bataille à coups de pierres, gaz lacrymogènes et canons à eau.

Au cours des incidents, des civils armés sont arrivés sur le campus à moto, menaçant les étudiants en tirant des coups de feu en l'air à l'intérieur de l'Université.

En réponse, des étudiants, certains portant des masques ou des capuches, ont frappé deux d'entre eux, a pu observer le photographe de l'AFP.

Ces civils armés sont souvent visibles au Venezuela en marge des mobilisations antigouvernementales, menaçant ou attaquant les protestataires, qui les accusent d'êtres des nervis du pouvoir, ce que le gouvernement dément.

Ces incidents ont fait au moins «sept blessés» souffrant de «contusions, fractures et blessures ouvertures», mais tous se trouvent «dans un état stable», a affirmé sur place à la presse la dirigeante étudiante Hilda Rubi Gonzalez.

Au moins quatre photographes et cameramen de médias locaux ont été visés par des pierres et dépouillés de leur matériel, selon leurs directions et des associations de défense de la liberté de la presse.

Le Venezuela est le théâtre depuis le 4 février de manifestations parfois violentes d'étudiants et d'opposants contre l'insécurité, la mauvaise situation économique et les brutalités policières.

Au moins trois opposants politiques au président Maduro ont été placés en prison ces dernières semaines et pour certains condamnés à plusieurs mois de prison, accusés notamment d'alimenter des violences dont le bilan humain s'élève officiellement à 39 morts et plus de 550 blessés.