Le premier ministre haïtien Laurent Lamothe a annoncé mercredi soir sur son compte Twitter la formation d'un gouvernement «d'ouverture et d'efficacité» intégrant 10 nouveaux ministres et 10 nouveaux secrétaires d'État.

Au total, le nouveau gouvernement haïtien compte 24 ministres et 23 secrétaires d'État, selon une liste officielle publiée par le bureau de communication du premier ministre.

La formation d'un gouvernement d'ouverture avait été recommandée dans un accord politique trouvé mi-mars entre l'exécutif, le Parlement et des partis politiques, grâce à la médiation du premier cardinal haïtien Chibly Langlois, dans le but d'apaiser la tension politique qui secoue le pays.

L'accord, cependant très critiqué par l'opposition, dont le parti de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide - qui demande la démission du président Michel Martelly et du premier ministre -, ouvre la voie à la tenue d'élections législatives et locales le 26 octobre.

Ces scrutins pour le renouvellement de deux tiers du Sénat (20/30) et de la totalité de la chambre ainsi que des collectivités sont en retard de plus de deux ans.

L'ambassadeur d'Haïti à l'Organisation des États d'Amérique (OEA), Duly Brutus, a été nommé ministre des Affaires étrangères.

Un consul d'Haïti en Floride a été appelé au ministère des Haïtiens vivant à l'étranger, tandis que l'économiste Marie-Carmelle Jean-Marie, qui avait démissionné du gouvernement il y a un an, a été nommée à nouveau au ministère de l'Économie et des Finances.

Un jeune technicien Nesmy Manigat a été nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle. Il est notamment chargé de mettre en oeuvre un programme scolaire d'éducation universelle, prioritaire pour le président haïtien Michel Martelly.

Un ancien colonel, Himler Rebu, auteur d'un coup d'État avorté en 1988, a été nommé ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique.

Le nouveau gouvernement haïtien compte aussi 23 secrétaires d'État. Le secrétariat d'État aux Affaires étrangères est confié à Henry Robert Sterling, un ancien ambassadeur d'Haïti à Paris très proche de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, actuellement poursuivi par la justice pour crimes contre l'humanité.