Le président vénézuélien Nicolas Maduro a proposé samedi la création d'une «commission de haut niveau» pour promouvoir la paix entre le Venezuela et les États-Unis, dont les relations diplomatiques tendues se sont dégradées encore davantage ces dernières semaines.

«Je vais proposer la mise en place d'une commission de haut niveau pour la paix et le respect de la souveraineté de nos peuples incluant un haut représentant du gouvernement des États-Unis, du gouvernement vénézuélien et une haute délégation de» l'Union des nations sud-américaines (Unasur), a déclaré M. Maduro lors d'une cérémonie à Caracas.

L'objectif est «de s'asseoir pour discuter des thèmes de la paix et du respect mutuel», a ajouté M. Maduro, qui a chargé le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello, numéro deux du pouvoir, d'entamer «des contacts au plus haut niveau» avec Washington dans cette perspective.

Le Venezuela est secoué depuis le début février par un mouvement de protestation, lancé au départ par des étudiants, et qui a fait tache d'huile dans tout le pays, faisant 28 morts et près de 400 blessés.

Première cible de la grogne, Nicolas Maduro, élu de justesse en avril dernier, n'a de cesse de dénoncer une «tentative de coup d'État» fomentée avec l'aide des États-Unis.

Vendredi, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua a qualifié le secrétaire d'État américain John Kerry «d'assassin du peuple vénézuélien», l'accusant d'encourager les manifestations par ses déclarations. Des accusations jugées peu après «absurdes» par un porte-parole du Département d'État.

Les États-Unis, pourtant premier acheteur du pétrole vénézuélien, entretiennent depuis plusieurs années des relations diplomatiques délicates avec le Venezuela. Les deux pays n'ont plus d'ambassadeurs depuis 2010.

En février, la tension était déjà montée d'un cran lorsque Caracas avait expulsé trois diplomates américains accusés d'alimenter les troubles, une décision rapidement suivie de représailles équivalentes de Washington.

Peu après, Nicolas Maduro annonçait l'envoi prochain à Washington d'un ambassadeur qui serait chargé de dire «la vérité sur le Venezuela» aux Américains.