La guérilla colombienne des FARC a repris lundi à La Havane ses pourparlers de paix avec le gouvernement de Colombie dans un climat de «grande méfiance» en raison de l'espionnage organisé par des membres des services de renseignement colombiens, a indiqué un de ses délégués.

«Nous entamons ce nouveau cycle du dialogue de paix avec une grande méfiance en raison de l'espionnage absurde des renseignements militaires et de la police de Colombie, dirigés par la CIA, pour affecter le processus de paix», a affirmé à la presse Pablo Catatumbo, un des délégués des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Le délégué de la guérilla a ajouté que les FARC condamnaient l'attentat mené dimanche contre la candidate présidentielle du mouvement de gauche Union patriotique (UP), Aida Avella, et réclamé une enquête du gouvernement du président Juan Manuel Santos sur les faits.

Des inconnus ont ouvert le feu dimanche sur la candidate de gauche qui a été blessée, alors qu'elle était en campagne en province. «C'est comme tirer sur le processus de paix», a affirmé le délégué des FARC.

La délégation du gouvernement colombien, emmenée par l'ex vice-président Humberto de la Calle, s'est, comme à son habitude, abstenue de toute déclaration à la presse à son arrivée au Plais des conventions de La Havane où se tiennent les négociations depuis novembre 2012.

Les deux parties continuent du discuter du troisième des cinq points de leur ordre du jour, le trafic de drogue. Des accords partiels ont déjà été conclus sur les deux premiers et plus importants points de négociation, le développement rural et la participation de la guérilla à la vie politique après l'éventuelle conclusion d'un accord de paix général.