Les pluies torrentielles qui s'abattent depuis plusieurs jours dans le nord de la Bolivie ont fait 38 morts et contraint des milliers de familles à quitter leurs maisons, a annoncé jeudi le gouvernement.

Selon le ministre de la Défense Rubén Saavedra, actuellement dans la région de Rurrenabaque, une des plus affectées, «44 242 familles ont été affectées dans 113 municipalités et 38 décès» ont été enregistrés.

Les pluies intenses ont détruit par ailleurs quelque 17 500 hectares de terres cultivables.

La situation s'est en outre aggravée à Trinidad, capitale de la région de Beni, au nord-est de La Paz, menacée d'inondation par la montée des eaux de la rivière Mamoré qui traverse la ville.

La Fédération d'éleveurs du Beni a estimé à 21 millions de dollars la perte de quelque 42 000 têtes de bétail noyées depuis le début des pluies.

Le gouvernement a mobilisé l'armée pour venir en aide à la population et organiser les évacuations.

La saison des pluies en Bolivie, l'un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud, débute généralement en novembre et court jusqu'en février, mais a commencé cette année en septembre et pourrait s'étendre jusqu'en mars, selon le service national de météorologie.

Les départements les plus touchés par les intempéries sont ceux de Cochabamba (centre), Chuquisaca (sud-est), Potosí (nord-ouest) et de La Paz (ouest).

Les rivières en crue ont également affecté les régions au nord de La Paz où les plantations de riz, de manioc, de bananes et d'agrumes ont été recouvertes par les eaux et leur récolte considérée comme perdue, selon les autorités locales.

Les routes menant à la capitale ont commencé à s'éroder avec les pluies et la police a ordonné de réduire la vitesse à 20 km/heure. Le gouvernement bolivien a décrété fin janvier l'état d'urgence nationale pour permettre d'accélérer l'utilisation de ressources économiques et la mobilisation de personnel militaire et de secours ainsi que des avions de l'armée de l'air pour faire face à la situation critique.