Les forces de sécurité mexicaines ont annoncé avoir désarmé plus de 1200 policiers municipaux de l'État du Michoacán, soupçonnés de collusion avec les narcotrafiquants, et arrêté 38 personnes, dont plusieurs membres du cartel des Chevaliers Templiers.

Monte Alejandro Rubido Garcia, responsable du Système national de sécurité publique, a annoncé dimanche soir que les forces fédérales avaient pris le contrôle de 27 municipalités de cet État de l'ouest du pays et désarmé 1209 policiers municipaux.

Ces agents seront soumis à des tests de probité, car ils sont accusés par les milices d'autodéfenses - apparues ces derniers mois pour pallier leurs insuffisances - d'être complices des Chevaliers Templiers, un cartel aux accents de secte religieuse qui contrôle plusieurs villes de l'État.

M. Rubido Garcia a également annoncé la capture de 38 suspects accusées de liens avec des organisations criminelles. Parmi ces détenus figure Jesus Vasquez Macias, alias «le taureau», un des chefs des Templiers.

L'arrestation des leaders de l'organisation criminelle fait partie des conditions posées par les milices d'autodéfense avant de rendre les armes. Constituées depuis février 2013 pour en finir avec le harcèlement du crime organisé, ces milices ont contrôlé récemment jusqu'à une vingtaine de localités de l'État sous l'oeil généralement bienveillant de la population.

Le 13 janvier, alors que les milices préparaient une offensive sur Apatzingan, considéré comme le bastion des Chevaliers Templiers, le gouvernement a décidé de lancer un appel au désarmement des milices et d'envoyer des troupes supplémentaires pour prendre en charge la sécurité les fiefs présumés du cartel dans le Michoacán.

La plupart de ces villes sont situées dans une zone appelée «Tierra Caliente» («Terre chaude»), particulièrement affectée par la pauvreté et les activités des groupes criminels.

En mai dernier, le président Enrique Peña Nieto, investi en décembre 2012, avait déjà envoyé des renforts fédéraux dans le Michoacán pour freiner les affrontements de plus en plus violents entre narcotrafiquants et groupes d'autodéfense.

Dimanche soir, M. Rubido Garcia a assuré que les renforts de la police fédérale et de l'armée dans le Michoacán justifiaient le démembrement des milices.

La semaine dernière, le ministre de la Justice a indiqué qu'il détenait des informations sur «un certain parrainage» des miliciens provenant de groupes criminels opposés aux Chevaliers Templiers.

État exportateur de produits agricoles comme le citron et l'avocat, le Michoacán est aussi un territoire utilisé depuis de nombreuses années pour la culture du cannabis, la production de drogues synthétiques grâce à l'introduction de précurseurs chimiques (pour produire plusieurs composés) provenant d'Asie depuis le port de Lazaro Cardenas, sur le Pacifique.

Depuis novembre, l'administration de Lazaro Cardenas est assurée par la Marine militaire afin de couper un des points vitaux d'approvisionnement et de distribution des cartels.