Plusieurs proches de l'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide ont été inculpés vendredi pour le meurtre en 2000 du journaliste Jean Dominique tué dans la cour de la station de radio Haïti Inter ainsi que pour celui d'un gardien, ont indiqué des sources judiciaires.

Vendredi, le magistrat chargé de l'enquête a remis son rapport à la Cour d'appel de Port-au-Prince.

«L'enquête est terminée. Nous avons déposé officiellement notre rapport», a déclaré à l'AFP le juge Yvikel Dabrésil chargé du dossier. «L'ancien président Aristide n'est pas inculpé», a cependant précisé le magistrat.

«Au moins neuf personnes dont une ancienne sénatrice, très proche de M. Aristide, et un ancien maire de Port-au-Prince sont inculpés», a indiqué le journaliste Guy Delva ancien secrétaire d'État à la communication de l'actuel gouvernement.

Toutefois, l'un des nombreux témoins interrogés dans le cadre de cette affaire aurait indiqué au juge d'instruction que M. Aristide avait dit qu'«on devait faire taire Jean Dominique», a révélé M. Delva.

Le journaliste Jean Dominique célèbre pour ses éditoriaux et ancien exilé sous la dictature des Duvalier avait été abattu le 3 avril 2000 par des inconnus armés alors qu'il s'apprêtait à présenter son journal matinal.

Depuis 13 ans, plus d'une douzaine de juges ont été désignés dans le cadre de l'enquête ouverte au lendemain du meurtre.

En mai 2013, alors qu'il venait d'hériter de l'affaire, le juge Yvikel Dabrésil avait entendu comme témoins les anciens présidents René Préval et Jean-Bertrand Aristide.

La convocation de M. Aristide avait provoqué une violente manifestation de ses partisans dans les rues de la capitale haïtienne.