Un attentat à la bombe attribué aux Farc a fait jeudi au moins un mort et 25 blessés dans l'ouest de la Colombie, au lendemain de la fin de la trêve observée par la guérilla, ont annoncé les autorités locales.

L'explosion d'un véhicule piégé s'est produite dans la matinée face au siège de la municipalité de Pradera. «Il y a un mort et six des 25 blessés sont dans un état grave», a indiqué le maire, Adolfo Leon, dans une déclaration à la station de radio RCN.

Plusieurs bâtiments ont été endommagés par la déflagration de l'engin explosif, apparemment placé sur une moto, a-t-il ajouté, tout en affirmant que des informations sur l'imminence d'un attentat circulaient depuis plusieurs jours.

La victime est un charretier de 45 ans, «un homme humble», a indiqué le ministre de la Défense, Juan Carlos Pinzon, qui s'est rendu sur place, où il a dénoncé un «comportement absolument démentiel» de la part des Farc. Trois policiers figurent en outre parmi les blessés, a-t-il précisé.

La localité de Pradera se situe dans la province du Valle del Cauca, une région où sont particulièrement actives les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la plus ancienne guérilla d'Amérique latine qui compte encore, selon les autorités, près de 8000 combattants après un demi-siècle d'existence.

Des agents de police et des militaires ont lancé des recherches pour «retrouver et neutraliser» les membres de l'unité régionale des Farc soupçonnée d'avoir commis l'attentat, a indiqué à l'AFP le général Wilson Cabra, responsable de l'armée dans la région.

Cet attentat survient alors que les Farc ont confirmé mercredi la fin d'une trêve unilatérale que la rébellion marxiste a observée pendant un mois, dans le cadre des négociations de paix en cours avec les autorités colombiennes visant à mettre fin à un conflit qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts.

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a condamné cet «acte terroriste», dans un message posté sur son compte Twitter. «Quelle manière d'agir irrationnelle et contradictoire de la part des Farc», a-t-il poursuivi.

Les pourparlers de paix, qui ont lieu à Cuba depuis novembre 2012, se déroulent en l'absence de cessez-le-feu bilatéral, une option exclue par le gouvernement de M. Santos avant l'obtention d'un accord final.