La police équatorienne a mené vendredi matin une perquisition au bureau d'un député de l'opposition, soupçonné d'intercepter illégalement les courriers du gouvernement, une intervention dénoncée par ce dernier.

«Un groupe de policiers est entré dans mon bureau à l'Assemblée nationale et a pris mon ordinateur, des documents, laissant les portes ouvertes», a déclaré le député Clever Jimenez, joint au téléphone par l'AFP.

Le parlementaire, qui passe actuellement des vacances en famille, a affirmé n'avoir été informé d'aucune procédure judiciaire contre lui, estimant que cette perquisition visait à l'empêcher de diffuser des informations sur des cas présumés de corruption du gouvernement.

Le parquet, consulté par l'AFP, n'a pas fait de commentaire.

Des policiers ont également fouillé le domicile jeudi soir d'un conseiller de M. Jimenez, le journaliste Fernando Villavicencio. «Ils ont pris un ordinateur portable qui contenait beaucoup d'informations», a déclaré l'intéressé lors d'une conférence de presse.

Selon l'avocat de M. Villavicencio, Ramiro Garcia, les policiers n'ont pas permis à celui-ci de rester dans son domicile lors de la perquisition, dont ils n'ont pas non plus précisé le motif.

Les deux hommes ont déjà été condamnés à 18 mois de prison pour injure envers le chef de l'État, Rafael Correa, une décision qui est encore en cours d'appel.

En conflit ouvert avec les milieux d'affaires et les médias privés, le gouvernement du président Rafael Correa, dirigeant socialiste au pouvoir depuis 2007, avait récemment accusé le député d'opposition d'avoir intercepté des courriers du président et du gouvernement.