L'ex-président de Colombie, Alvaro Uribe, au pouvoir entre 2002 et 2010, a reconnu mercredi avoir bénéficié de l'aide des services secrets américains pour éliminer des dirigeants de la guérilla marxiste des Farc.

«Les États-Unis ont aidé à détecter la localisation» des rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a indiqué M. Uribe, dans un message posté sur con compte Twitter.

Cette déclaration intervient après que le Washington Post eut révélé dimanche dernier l'existence d'un programme secret de la CIA visant à fournir une assistance logistique à l'armée colombienne dans sa lutte contre la principale rébellion du pays, dont les effectifs sont estimés à 8000 combattants après 49 ans d'existence.

L'ex-chef de l'État a toutefois assuré que les offensives avaient toujours été conduites par des militaires colombiens. «Sous ma responsabilité, les opérations militaires ont été effectuées avec des hommes et des équipements à nous», a-t-il insisté.

Toujours populaire pour sa politique de fermeté envers les Farc, M. Uribe est actuellement l'un des plus farouches opposants aux actuelles négociations de paix entre la guérilla et le gouvernement de son successeur Juan Manuel Santos, qu'il accuse de trahison.

Après les révélations du Washington Post, le ministre colombien de la Défense Juan Carlos Pinzon a dégonflé la polémique en soulignant que l'aide américaine contre les Farc n'avait «rien de nouveau».

Après les révélations du Washington Post, des élus de l'opposition avaient réclamé des explications au gouvernement.

L'affaire a également suscité des remous avec l'Équateur, où le président socialiste Rafael Correa a jugé «gravissime» le soutien logistique apporté par la CIA à l'armée colombienne lors d'un raid transfrontalier contre les Farc, qui avait abouti à la mort du numéro deux de la rébellion.

Selon le quotidien américain, le programme de la CIA a été autorisé par le président George W. Bush au début des années 2000 et s'est poursuivi sous la présidence de Barack Obama.

Distinct du Plan Colombie, une aide militaire officielle de 9 milliards de dollars, ce plan secret prévoyait la fourniture de renseignements pour localiser les dirigeants des Farc et la livraison de kits de guidage GPS pour rendre les bombardements plus précis.