La guérilla colombienne des FARC a admis vendredi avoir perçu un «impôt» des cultivateurs de coca et rejeté les accusations de «narcoguérilla» ou de «narcoterrorisme» portées contre elle.

«Nous nous sommes vus obligés d'établir un régime de contribution fiscale et de régulation des transactions auprès des cultivateurs, en prenant en compte leurs droits et en les protégeant des abus des intermédiaires et des trafiquants de drogue», affirme un communiqué de la guérilla.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement colombien discutent depuis jeudi à La Havane des moyens de mettre un terme au trafic de drogue en Colombie, dans le cadre des négociations menées depuis un an à Cuba pour conclure un accord de paix.

«Nous désirons un pays sans cocaïne, mais nous sommes conscients que cela dépend surtout des règles imposées au niveau mondial par tous les pays qui, d'une manière ou d'une autre, sont impliqués», affirme le communiqué de la guérilla lu à la presse par le chef de la délégation des FARC, Ivan Marquez.

«Au lieu de s'attaquer directement aux causes structurelles de la culture de la coca, le gouvernement colombien s'est totalement aligné sur la stratégie impérialiste des États-Unis de ''guerre à la drogue''», a ajouté Ivan Marquez.

La guérilla a rejeté les accusations de «narcoguérilla» et de «narcoterrorisme» portées contre elle en affirmant qu'elles avaient «pour origine la nécessité de la droite de trouver un nouvel ennemi après la disparition du bloc soviétique» au début des années 90.

« L'invention du nouvel ennemi s'est accompagnée dans notre pays d'opérations idéologiques de production linguistique dirigées contre la guérilla révolutionnaire et orchestrées par les grands conglomérats: d'abord on a parlé de ''narcoguérilla'', puis quand s'est affirmé le discours terroriste, est apparu le terme de ''narcoterrorisme'' », selon les FARC.