Une étude financée par l'Union européenne indique que la Bolivie n'a besoin que de 14 705 hectares de culture de coca pour son usage légal, alors qu'actuellement 25 300 hectares y sont officiellement consacrés.

«La demande est estimée à 20 690 tonnes annuelles et la superficie requise est de 14 705 hectares», a rapporté à la presse le leader paysan Rodolfo Machaca à la sortie d'une réunion de présentation de l'Étude globale sur la consommation de la feuille de coca avec le président Evo Morales au palais présidentiel de La Paz.

Cette étude, fruit d'un accord entre le gouvernement bolivien et l'UE, devait être rendue publique mardi dans son intégralité, mais les médias boliviens n'avaient toujours rien reçu mercredi matin.

Le sénateur et représentant des «cocaleros» (producteurs de coca) de Chapare (centre) Julio Salazar a confirmé les indications de M. Machaca à la sortie de la réunion, mais il a plaidé pour la réalisation d'autres études «par exemple sur les thèmes de l'exportation et l'industrialisation».

La Bolivie compte, selon les Nations unies, 25 300 hectares de plants de coca alors qu'une loi des années 80 n'autorise la culture que de 12 000 hectares, destinés à la production de feuilles pour la consommation traditionnelle dans ce pays andin.

Historiquement, la coca se mastique, se boit en infusion ou sert à des rituels religieux, mais constitue également de matière première à la confection de la cocaïne, représentant une importante source de revenus pour des populations déshéritées.

La Bolivie a réintégré cette année la Convention unique sur les stupéfiants de l'ONU de 1961, une année après l'avoir dénoncée pour son opposition à la mastication de la coca, une pratique très répandue dans le pays et défendue par le président d'origine indienne Evo Morales, ancien porte-parole de producteurs de coca.

Troisième producteur mondial de coca et de cocaïne derrière le Pérou et la Colombie, la Bolivie a adopté un plan national de réduction de la demande de stupéfiant pour la période 2013-2017, qui nécessite environ 50 millions de dollars de financements.

Toutefois, le pays cherche parallèlement à trouver des débouchés pour exporter la feuille, notamment sous la forme d'infusion.