Le fils du président du Surinam, extradé aux États-Unis depuis le Panama en août, a été inculpé vendredi pour avoir tenté de soutenir le mouvement chiite libanais Hezbollah, classé comme une organisation terroriste par Washington, ont annoncé les autorités.

Cette nouvelle inculpation s'ajoute à celles pesant déjà sur Dino Bouterse, pour trafic d'armes et trafic de drogue, a précisé le procureur fédéral de Manhattan dans un communiqué. En août, il avait été arrêté au Panama et extradé vers les États-Unis, où il encourt une peine de prison à perpétuité.

Dino Bouterse est accusé d'avoir proposé, contre des millions de dollars, son aide à de supposés membres du Hezbollah, en réalité des agents américains infiltrés, et de leur avoir notamment offert la possibilité de faire du Surinam une de leurs bases.

Le fils du président du Surinam avait déjà été condamné en 2005 à huit ans de prison par un tribunal de son pays et déclaré coupable d'avoir dirigé un gang de trafiquants de cocaïne et d'armes, mais il avait été libéré trois ans plus tard pour «bonne conduite».

Après sa libération, son père l'avait nommé directeur de l'Unité antiterroriste du Surinam.

Élu en 2010, le président Desi Bouterse, qui a mené deux coups d'État et dirigé le régime militaire de 1980 à 1987 puis de 1990 à 1991, bénéficie d'une loi d'amnistie ad hoc lui permettant d'assumer son mandat alors qu'il a été condamné en 2009 à 11 ans de prison aux Pays-Bas pour trafic de drogue et qu'il est poursuivi pour le meurtre de 15 opposants en 1982.

Le Surinam, petit pays d'un demi-million d'habitants voisin du département français de la Guyane, a obtenu son indépendance des Pays-Bas en 1975 et doit faire face à des problèmes persistants de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et d'exploitation illégale de mines d'or.