Le gouvernement colombien et les FARC ont conclu mercredi un accord sur la participation politique de la guérilla après un éventuel accord de paix général, a annoncé un diplomate cubain à La Havane où se déroulent les négociations de paix entre les deux parties.

«Nous sommes parvenus à un accord fondamental sur le deuxième point de l'ordre du jour. Ce que nous avons conclu approfondit et renforce notre démocratie», affirme le communiqué conjoint du gouvernement et de la guérilla lu à la presse par le diplomate cubain.

«L'accord inclut des garanties pour l'exercice de l'opposition politique, des mesures pour encourager la participation citoyenne et prévoit qu'après la conclusion d'un accord final, il soit procédé à une révision du système électoral colombien», a ajouté pour sa part un diplomate norvégien.

La Norvège et Cuba sont les deux pays garants du processus de paix colombien.

Le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avaient déjà conclu en mai un premier accord sur le développement rural, au coeur et à l'origine du conflit armé qui a fait des centaines de milliers de victimes en Colombie depuis un demi-siècle.

Après ce nouvel accord partiel, trois thèmes restent à discuter avant la conclusion d'un accord général final : le trafic de drogue, les dédommagements aux victimes et la fin effective des hostilités.

650 nouveaux crimes imputés à l'ex-chef des paramilitaires

La justice colombienne a imputé à l'ancien grand chef des milices paramilitaires Salvatore Mancuso 650 nouveaux crimes dans le cadre des exactions commises par ces groupes armés d'extrême droite avant leur dissolution, a annoncé mercredi le parquet.

Détenu aux États-Unis pour trafic de cocaïne, l'ex-commandant des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), officiellement démobilisées entre 2003 et 2006, est accusé de meurtres, tortures, déplacements forcés et destructions de biens.

M. Mancuso a participé, depuis sa cellule aux États-Unis, à l'audience devant un tribunal de Bucaramanga (nord-est de la Colombie), qui a évoqué une «macro-criminalité», mentionnant un chiffre «approximatif» de 4000 victimes.

Les AUC, fondées dans les années 1980 pour combattre les guérillas communistes, dont les FARC, sont tenues responsables de massacres au sein de la population civile, parfois avec la complicité de membres de l'armée et d'élus.

Après leur démobilisation dans le cadre d'un processus sous le gouvernement d'Alvaro Uribe (2002-2010), nombre de ses combattants ont rejoint des organisations criminelles en Colombie.

Dirigeant et porte-parole des AUC, M. Mancuso, dont la famille est d'origine italienne, a déjà été condamné par la justice colombienne à 24 ans de prison en 2012 pour le massacre de 19 personnes en 1998.

Toutefois, une loi votée à l'époque de la démobilisation des milices prévoit la possibilité de réductions de peines en échange d'aveux. Dans ce contexte, la détention du chef des AUC ne pourrait pas dépasser la peine maximum de huit ans si ce dernier se trouvait en Colombie.

PHOTO GERARDO GOMEZ, ARCHIVES AFP

Dirigeant et porte-parole des AUC, Salvatore Mancuso (à gauche) a déjà été condamné par la justice colombienne à 24 ans de prison en 2012 pour le massacre de 19 personnes en 1998.