Des assaillants non identifiés ont pris pour cibles dimanche des transformateurs électriques de l'État troublé du Michoacán, dans l'ouest du Mexique, privant de courant plus de 400 000 personnes dans 14 villes, ont annoncé les autorités de l'État.

Des petits groupes ont fait usage d'armes à feu et de cocktails Molotov contre plusieurs transformateurs et ont également visé six stations-service, sans toutefois faire de blessés, a rapporté le gouvernement du Michoacán dans un communiqué.

Quatorze localités, dont Moriela, la capitale de l'État, ont subi des coupures de courant après l'attaque, a indiqué le porte-parole de la Commission fédérale de l'électricité (CFE), Estefano Conde, estimant à 420 000 le nombre de personnes touchées.

Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer qui sont les auteurs des attaques et quelles sont leurs motivations. Une source proche du gouvernement a toutefois déjà dénoncé le cartel des Chevaliers templiers, qui pourrait, selon cette source, avoir voulu ainsi adresser un avertissement aux milices citoyennes mises en place ces derniers mois par des habitants lassés d'être soumis au joug du groupe criminel.

La veille, un groupe d'autodéfense avait organisé une manifestation à Apatzingan, ville considérée comme l'un des fiefs des Templiers, qui s'était achevée par des violences avec les forces de l'ordre.

Selon des informations de presse, cinq personnes auraient été tuées dimanche dans cette même localité dans de nouveaux affrontements entre une bande criminelle et des civils armés rassemblés en groupes d'autodéfense. Ces groupes sont soupçonnés par les Templiers d'être soutenus par leurs rivaux du cartel de Jalisco-Nouvelle génération.

Face à la montée de la violence dans cette région, le gouvernement mexicain y a déployé en mai environ 5000 militaires et policiers fédéraux et promis de les y maintenir jusqu'à ce que la paix soit rétablie.

Le Michoacán a été le premier État à accueillir des militaires lorsque l'ancien président Felipe Calderon décida de déployer des dizaines de milliers de soldats dans le pays pour lutter contre les cartels de la drogue, en 2006. Cette stratégie s'est soldée par environ 77 000 morts, selon le gouvernement de son successeur Enrique Peña Nieto.

Ce dernier s'est engagé à mettre en oeuvre une nouvelle stratégie, mais n'a toutefois jamais remis en cause le rôle de l'armée.