Le Sénat brésilien va devoir réduire les salaires de ses fonctionnaires dépassant le plafond légal de 9400 euros (près de 13 100 $) mensuels et rembourser aux caisses de l'État 67 millions d'euros (plus de 93 millions de dollars), a ordonné le Tribunal des comptes publics du Brésil (TCU).

Un rapport du TCU indique que 464 employés du Sénat reçoivent un «super-salaire», supérieur à celui d'un magistrat de la Cour suprême (28 000 reais, soit 13 097 $), le maximum que peut percevoir un fonctionnaire au Brésil.

«Nous ne pouvons pas continuer avec ces salaires, avec des gens qui ont des revenus de maharadjah et d'autres gagnant le salaire minimum», de 678 reais par mois (environ 316 $), a déclaré mercredi le président du TCU, Augusto Nardes, cité par l'agence publique Agencia Brasil.

Le Tribunal a donné 30 jours au Sénat pour mettre fin à ces pratiques.

En outre, les fonctionnaires concernés par cette décision devront rembourser aux caisses publiques 200 millions de reais (près de 93 millions de dollars), correspondant au surplus de salaires perçus ces cinq dernières années.

Le président du Sénat, Renan Calheiros, a indiqué dans un communiqué qu'il se conformerait «immédiatement» à l'injonction du TCU.

En août, c'est la Chambre des députés qui s'est vue contrainte de limiter les salaires d'un millier de ses employés, sans qu'ils doivent toutefois rembourser les trop-perçus.

Le Brésil a été secoué en juin par de massives mobilisations sociales, dont l'une des revendications était la fin de la corruption et de la gabegie en politique. Depuis, plusieurs textes qui dormaient depuis des années ont été adoptés par le Parlement brésilien.