Deux députés locaux du sud et de l'ouest du Mexique, dont un ex-dirigeant syndical appuyant l'actuel mouvement de contestation des enseignants, ont été assassinés mercredi, a-t-on annoncé de source judiciaire.

Le député de l'État d'Oaxaca (sud) Everardo Hugo Hernandez «est décédé ce matin à l'hôpital» d'Oaxaca, capitale de l'État du même nom, a dit à la presse Jacial Vazquez Castro, un fonctionnaire du bureau du procureur.

Hernandez dînait mardi soir dans un restaurant de Santa Cruz Xoxocotlan, à trois kilomètres de la ville d'Oaxaca, quand un homme accompagné d'un autre individu l'a interpellé par son nom avant de lui tirer deux balles dans la tête à bout portant, a précisé le fonctionnaire.

Le député local était membre du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), qui gouverne l'État d'Oaxaca. Il avait exprimé au sein de l'Assemblée législative régionale et dans la rue, son appui aux manifestations organisées depuis plusieurs mois par la Coordination nationale des travailleurs de l'éducation (CNTE), un courant radical du syndicat national, contre la réforme de l'éducation.

La victime avait dirigé la section locale du syndicat, contrôlée par la CNTE.

Dans l'État du Michoacán (ouest), un autre député local du PRD, Osvaldo Esquivel Lucatero, a été tué à coups de couteau à bord de sa camionnette, ont indiqué les autorités judiciaires. Avec une trentaine d'autres fonctionnaires, il avait été arrêté en 2009 pour des liens présumés avec une organisation du crime organisé, la Famille, avant d'être libéré faute de preuve.

Un climat d'insécurité règne dans l'État du Michoacán depuis plusieurs mois, en raison d'affrontements entre groupes civils d'auto-défense et bandes criminelles.

Depuis plus de trois semaines, des milliers d'enseignants, dont un fort contingent venu d'Oaxaca, ont convergé vers la ville de Mexico où ils campent notamment sur le Zocalo, la place centrale de la capitale.

Mercredi, ils manifestaient de nouveau dans les rues en direction de la résidence présidentielle de Los Pinos.

Les enseignants contestataires s'opposent à la réforme de l'éducation promulguée mardi par le président Enrique Peña Nieto. Ils craignent que les nouvelles règles d'évaluation prévue par la nouvelle loi ne mettent en péril leur emploi et ne prennent pas en compte les conditions spécifiques des régions pauvres du pays.

Oaxaca est l'une des régions les plus pauvres du Mexique, avec une forte proportion de population indigène et théâtre de nombreux conflits sociaux depuis plusieurs années.