Après la levée progressive des barrages routiers des paysans en Colombie, les camionneurs ont annoncé lundi leur intention de prendre le relais, afin de réclamer une baisse du coût des carburants.

Depuis le début du mouvement de protestation paysanne lancé le 19 août, entre 40 000 et 50 000 chauffeurs ont déjà participé aux barrages routiers des paysans, qui ont affecté 20 régions sur 32 au plus fort de la grogne.

«Cela fait plus de deux ans que nous expliquons au pays et au gouvernement qu'on ne peut pas continuer cette hausse» du prix du carburant, a expliqué Pedro Aguilar, l'un des dirigeants syndicaux des camionneurs.

L'Association des camionneurs de Colombie a appelé l'ensemble de ses adhérents à poursuivre les barrages pour faire pression sur le gouvernement du président Juan Manuel Santos.

Après deux semaines de manifestations émaillées de violences, les paysans, qui réclamaient davantage d'aide et un meilleur accès à la terre, ont signé des accords partiels vendredi, notamment dans la région de Boyaca (centre), axe clé pour l'acheminement des denrées alimentaires vers la capitale.

Les autorités poursuivent les négociations avec d'autres secteurs paysans, dans le sillage de pourparlers engagés avec des mineurs indépendants et des communautés indigènes également en conflit.

«Il y a encore des questions à traiter», a rappelé à l'AFP Luzdary Molina, représentant de l'association des petits paysans de Boyaca. «Le prix des carburants et des péages ont un lien avec celui des aliments», a-t-il souligné.

Ce lundi, les régions du Cauca et Caqueta (sud), d'Arauca (nord-est) et Huila (centre) restaient encore touchées par des barrages, selon des responsables paysans.

La localité de Florencia, capitale du Caqueta, était totalement isolée par des barrages, sans possibilité de recevoir des aliments ou des biens de première nécessité, a déploré la municipalité.