Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont produits samedi à Mexico au moment où défilaient plusieurs milliers d'enseignants et d'étudiants, faisant au moins deux blessés parmi les policiers et quatre arrestations, selon les autorités.

Un total de 34 000 policiers avaient été mobilisés pour empêcher une intrusion de quelque 11 000 manifestants - enseignants et étudiants - au parlement, selon le service de presse de la Sécurité publique.

Le mouvement étudiant Yosoy 132 avait auparavant rapporté sur son compte Twitter qu'au moins six personnes avaient été interpellées au cours d'une manifestation dans le centre de la capitale contre la réforme du secteur énergétique qui devrait être soumise au Parlement avant la fin de l'année.

Des manifestants encagoulés ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction des centaines de policiers qui leur barraient le passage et ont riposté avec des gaz lacrymogènes et des coups de matraque, a constaté l'AFP.

Les manifestants ont assuré que les violences étaient le fait de personnes «infiltrées» et ont revendiqué le caractère pacifique de leur mouvement.

Mais selon le service de presse de la Sécurité publique, deux «anarchistes», un homme de 28 ans et une femme de 23 ans ayant déjà participé à des manifestations antigouvernementales, faisaient partie des quatre personnes interpellées.

À la suite de cet incident, les milliers d'enseignants qui marchaient vers le palais présidentiel pour protester contre les réformes de l'éducation promues par le président Enrique Peña Nieto ont décidé de se joindre aux étudiants pour se diriger avec eux vers le Parlement. Les protestataires ont ensuite reflué «par peur des arrestations arbitraires», ont-ils dit.

Le président mexicain a affirmé qu'il ne céderait pas sur la réforme éducative, qui figure avec d'autres réformes structurelles dans le Pacte pour le Mexique signé par les trois principaux partis du pays en décembre.

Le Congrès mexicain doit se prononcer cette semaine sur un nouveau point de la réforme éducative qui soulève un tollé parmi les enseignants. Il prévoit une évaluation régulière de leur travail dont dépendraient maintien en fonction, promotions et augmentations salariales.