La guérilla de l'ELN (Armée de libération nationale) a libéré mardi Jernoc Wobert, un ingénieur canadien enlevé en janvier dans le nord de la Colombie, a annoncé le Comité international de la Croix Rouge (CICR).

«Un hélicoptère du Comité international de la Croix Rouge (CICR) transporte en ce moment même le citoyen canadien (...) qui était retenu depuis plus de sept mois par l'Armée de libération nationale (ELN)», a annoncé le CICR dans un communiqué, précisant que l'ex-otage se trouvait en bonne santé.

M. Wobert «a été remis par l'ELN dans une zone rurale du sud (de la province) de Bolivar à une mission humanitaire comprenant des délégués du CICR» et était en cours d'acheminement vers la ville de Barrancabermeja, dans le nord du pays, a ajouté le communiqué.

Il doit être accueilli sur place par des responsables colombiens et des représentants de l'ambassade canadienne à Bogota, selon le CICR.

Peu auparavant, l'ELN avait annoncé dans un communiqué la libération imminente de cet otage, qualifiée «d'acte humanitaire» censé constituer «une contribution pour la paix de la Colombie».

L'ELN avait enlevé Jernoc Wobert, 47 ans, le 18 janvier dernier dans un chantier d'exploration d'une mine d'or de Braeval Mining dans le département de Bolivar, réclamant en échange de sa libération le départ de sa société et la rétrocession des titres miniers aux populations locales.

La multinationale canadienne, basée à Toronto, a renoncé fin juillet à ses options d'achat de titres miniers invoquant des «conditions défavorables du marché», sans faire allusion à son employé capturé. Peu après, l'ELN y avait vu un «signe de bonne volonté rapprochant le jour de la libération» de l'otage.

Après plus de quarante ans d'existence, la rébellion de l'ELN, qui compte encore selon les autorités quelque 2500 combattants, s'est déclarée à plusieurs reprises prête à ouvrir un dialogue avec le gouvernement, dans le sillage des négociations de paix avec les Farc, qui se déroulent depuis novembre à Cuba.

Toutefois le président colombien avait posé comme condition préalable aux pourparlers la libération de l'otage canadien. L'ELN avait annoncé le 19 août sa libération prochaine, une décision alors saluée par le président colombien Juan Manuel Santos dans la perspective du dialogue de paix.

Jernoc Wobert