La guérilla de l'ELN (Armée de libération nationale) a annoncé lundi la prochaine libération d'un ingénieur canadien enlevé en janvier dans le nord de la Colombie, et demandé que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) soit impliqué dans l'opération.

«Dans les prochains jours, sera remis en liberté le citoyen canadien Jernoc Wobert, vice-président des explorations de l'entreprise minière Braeval Mining Corporation», a indiqué la seconde rébellion d'extrême gauche après celle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dans un message publié sur son site internet.

Dans ce cadre, la guérilla a demandé l'intervention du CICR pour mettre en place avec le gouvernement du président Juan Manuel Santos «un protocole qui garantit le bon déroulement de l'opération de libération».

«Nous comptons sur le fait que cette opération ne soit pas perturbée par les forces militaires, paramilitaires et policières du gouvernement», a ajouté la rébellion, tout en demandant expressément la présence de l'archevêque de Cali Dario Monsalve et du père Francisco De Roux, chef de la communauté jésuite de Colombie.

L'ELN avait séquestré Jernoc Wobert, 47 ans, le 18 janvier dernier dans un chantier d'exploration d'une mine d'or de Braeval Mining dans le département de Bolivar, réclamant en échange de sa libération le départ de sa compagnie et la rétrocession des titres miniers aux populations locales.

La multinationale canadienne, basée à Toronto, a renoncé fin juillet à ses options d'achat de titres miniers invoquant des «conditions défavorables du marché», sans faire allusion à son employé capturé. Peu après, l'ELN y avait vu un «signe de bonne volonté rapprochant le jour de la libération» de l'otage.

Après plus de quarante ans d'existence, la rébellion de l'ELN, qui compte encore selon les autorités quelque 2500 combattants, s'est déclarée à plusieurs reprises prête à ouvrir un dialogue avec le gouvernement, dans le sillage des négociations de paix avec les FARC, qui se déroulent depuis novembre à Cuba.

Toutefois, le président colombien Juan Manuel Santos a posé comme condition préalable aux pourparlers la libération de l'otage canadien.