Le gouvernement indien a directement accusé jeudi l'armée pakistanaise d'être responsable de la mort de cinq soldats indiens cette semaine dans le Cachemire, pour la première fois depuis les faits.

«Il est clair désormais que des troupes spécialisées de l'armée pakistanaise étaient impliquées dans cette attaque», a déclaré le ministre indien de la Défense A. K. Antony, devant le parlement.

«Rien ne se produit du côté pakistanais de la Ligne de contrôle (qui sépare le Cachemire en deux: NDLR) sans le soutien, l'aide et souvent l'implication directe de l'armée pakistanaise», a-t-il ajouté.

Depuis la mort des soldats, l'opposition accuse le gouvernement de prendre des gants avec l'armée pakistanaise.

Cinq soldats indiens ont été tués lundi soir près de la Ligne de Contrôle (Loc), frontière séparant de facto les deux pays dans la région disputée du Cachemire.

Islamabad dément catégoriquement être impliqué dans ces morts. Jeudi, il a accusé les soldats indiens d'avoir ouvert le feu en direction du côté pakistanais, toujours au Cachemire, blessant un civil.

Jusqu'à présent, New Delhi avait évoqué des meurtres commis par des «personnes portant l'uniforme de l'armée pakistanaise».

L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires fortement militarisées, se sont livré trois guerres depuis leur indépendance concomitante en 1947 de l'Empire britannique. Deux de ces conflits portaient sur le Cachemire, région divisée en deux, mais revendiquée par chaque pays.

Selon des analystes indiens, la mort des cinq soldats indiens, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis 2003 dans la région, entame la confiance de New Delhi dans le nouveau gouvernement pakistanais et pourrait compromettre une rencontre entre les deux chefs d'État, officieusement prévue pour le mois prochain à New York, en marge de l'assemblée générale des Nations unies.