Une enquête sur des allégations d'enrichissement illégal par Augusto Pinochet a été abandonnée, lundi, tandis qu'aucune accusation n'était déposée contre la famille du défunt dictateur chilien.

Les partisans d'Augusto Pinochet négligent fréquemment son bilan peu reluisant en matière de violations des droits de la personne et vantent l'administration serrée et libre de toute corruption de son gouvernement. Or, il a perdu plusieurs de ses plus proches alliés après que des allégations sur une présumée fortune caché eurent été dévoilées par un comité sénatorial des États-Unis sur le blanchiment d'argent, en 2004. D'autres comptes bancaires ont par la suite été découverts en Europe et dans les Caraïbes.

Le juge Manuel Antonio Valderrama, qui a annoncé la fin de l'enquête lundi, n'a pas précisé les raisons de la fin de l'enquête - qui s'est étalée sur neuf ans -, tout en précisant qu'il serait possible de faire appel de cette décision.

Il faudra laisser le temps aux deux parties de consulter le dossier, afin qu'elles déterminent si elles demandent ou non une réouverture avec de nouvelles procédures, a expliqué le juge Valderrama, qui s'est investi dans de nombreux dossiers sur les droits de la personne.

Le général Pinochet et sa famille ont toujours argué que l'argent provenait de leurs épargnes, de dons et d'investissements. Une étude universitaire ordonnée par la Cour suprême du Chili a cependant conclu que le dictateur avait accumulé 21 millions $ avant sa mort et que seulement 3 millions $ provenaient de son salaire de militaire.

L'un des petits-fils d'Augusto Pinochet, Rodrigo Garcia Pinochet, s'est déclaré satisfait, lors d'un entretien à la télévision nationale, que la «justice ait enfin statué qu'aucun acte illégal n'a été commis».

Le gouvernement chilien estime qu'environ 3095 personnes ont été tuées sous la dictature du général, entre 1973 et 1990. L'ancien homme fort du Chili est décédé alors qu'il était assigné à résidence, sans avoir jamais été jugé sur les accusations de violations des droits de la personne et d'enrichissement illégal.