L'enquête sur l'effondrement d'une mine du Chili dans laquelle 33 mineurs sont restés coincés pendant deux mois, en 2010, a pris fin sans qu'aucune accusation ne soit portée, suscitant des réactions de colère des mineurs jeudi.

L'effondrement de la mine San José, dans le désert d'Atacama, a braqué les projecteurs sur les pratiques de sécurité dans l'industrie minière, la plus importante du Chili.

Après trois ans d'enquête, un procureur de la région d'Atacama a annoncé, mercredi soir, qu'aucune accusation ne serait portée contre les propriétaires de la mine, ni contre l'agence gouvernementale chargée de la sécurité dans les mines.

Une commission du Congrès chilien avait pourtant déterminé, en 2011, que les propriétaires de la mine étaient responsables de l'effondrement.

Mario Sepulveda, qui est devenu l'image publique des mineurs durant leur captivité sous terre, a estimé qu'il s'agissait d'une honte pour le système judiciaire chilien.

«Il est impossible que personne ne soit tenu responsable d'un accident de cette ampleur», a dit M. Sepulveda. «Aujourd'hui, j'ai envie de creuser un trou très profond et de m'ensevelir de nouveau. Mais cette fois-ci, j'espère que personne ne me trouvera.»

Les mineurs ont affirmé qu'ils avaient senti une secousse semblable à un tremblement de terre quand le puits de la mine s'est effondré sur eux le 5 août 2010.

À la surface, il a fallu attendre deux semaines avant que les autorités réalisent qu'il y avait des survivants sous terre. Les mineurs ont survécu pendant 17 jours grâce à des rations d'urgence prévues pour 48 heures. Un mince puits a finalement été creusé pour atteindre la partie de la mine où ils étaient réfugiés, et c'est ainsi que le monde a appris qu'ils étaient toujours vivants.

Grâce à ce puits, les secouristes ont pu envoyer de la nourriture et de l'eau aux mineurs, pendant que les experts creusaient un autre puits pour les faire sortir. Finalement, le 13 octobre, les mineurs ont été sortis des entrailles de la Terre un à un, à travers une couche de pierre de 600 mètres.

Renato Prenafeta, un avocat qui représente 31 des 33 mineurs, a indiqué que son équipe étudierait les éléments qui ont mené à la décision du procureur et présenterait ses propres arguments. Me Prenafeta a également déposé une poursuite civile réclamant des compensations pour les dommages subis par les mineurs au cours des trois dernières années.

«La plupart des personnes que je représente souffrent toujours de graves conséquences psychologiques», a déclaré l'avocat. «Plusieurs ne peuvent pas travailler. C'est une situation très dramatique.»

«Je suis en colère contre cette décision», a affirmé l'un des mineurs, Omar Reygadas, qui est maintenant au chômage. «La plupart des propriétaires de mines ont peur de nous embaucher parce qu'ils pensent que s'il y a un problème, tout le monde va le savoir, puisque nous avons reçu beaucoup d'attention des médias. Nous sommes très connus maintenant.»