Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a proposé vendredi que son bureau en Colombie joue un rôle dans le processus de paix actuellement en cours avec la guérilla des Farc.

«Il est très important d'avoir des observateurs indépendants pour l'application des accords de paix. Je suis prête à jouer ce rôle et il me semble qu'il vaut mieux que nous soyons présents dans le pays», a déclaré Mme Pillay, lors d'une conférence de presse à Bogota, à l'issue d'une tournée de trois jours.

Ce déplacement a été marqué par une polémique après que le président colombien Juan Manuel Santos eut émis l'hypothèse d'une éventuelle fermeture du bureau de l'ONU, estimant avoir «suffisamment avancé» en matière de droits de l'homme, avant de faire marche arrière.

«L'ONU et mon bureau, nous sommes prêt à jouer un rôle», a insisté Mme Pillay en référence aux négociations ouvertes l'an dernier à Cuba entre le gouvernement du président Santos et la rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), afin de mettre fin au plus vieux conflit d'Amérique latine.

Les autorités de Bogota ont finalement annoncé jeudi avoir décidé de prolonger d'une année le mandat du bureau de l'ONU pour les droits de l'homme, jusqu'au 31 octobre 2014, année durant laquelle se déroulera l'élection présidentielle à laquelle l'actuel chef de l'État n'exclut pas de se représenter.

Doté d'une mission d'observation et de conseil, l'organisme international, dont le mandat a été régulièrement renouvelé depuis son installation en 1997, publie chaque année un rapport sur la situation du pays.

Durant sa tournée, Mme Pillay s'est réunie avec le président colombien, une dizaine de ministres ainsi que des responsables de communautés et d'organisations non gouvernementales oeuvrant pour les droits de l'homme.

Elle a rendu un «grand hommage» aux efforts réalisées par les autorités, tout en soulignant l'importance de mener à bien les programmes de réparation des victimes du conflit armé qui secoue la Colombie depuis près d'un demi-siècle.

«J'ai entendu des communautés et des ONG et ils n'ont pas senti encore les bénéfices» des politiques actuelles, a souligné la représentante de l'ONU, alors que le président Santos a impulsé une loi de réparation pour les victimes et de restitution des terres spoliées.

Le conflit interne, qui a mis en scène des guérillas communistes, des milices paramilitaires d'extrême droite et des bandes criminelles, a fait quelque 600 000 morts, 15 000 disparus et près de quatre millions de déplacés, selon des chiffres officiels.