Des milliers de petits mineurs ont manifesté mercredi dans plusieurs régions de Colombie, un mouvement à durée indéfinie visant à réclamer la régularisation de leur activité dans ce secteur clé pour l'économie nationale.

Des ouvriers employés dans des mines d'or, de charbon, de sel ou encore de sable ont protesté contre l'amalgame des autorités entre les exploitations artisanales et illégales, réclamant l'abandon d'un décret qui permet de détruire le matériel de petites unités de production lorsqu'elle ne disposent pas des licences requises.

«C'est notre quatrième grève depuis novembre 2011, car le gouvernement ne respecte pas les accords», a accusé un porte-parole, Ricaurte Tirado, interrogé par l'AFP.

«Nous avions convenu une suspension des opérations (contre le secteur informel), le temps de trouver un équilibre et définir une loi qui nous permette de continuer à travailler, mais rien n'a été fait», a-t-il poursuivi.

Le secteur minier a représenté l'an dernier 5,9% du produit intérieur brut (PIB) de la Colombie, où il existe près de 400 000 petits mineurs et plus de 14 000 unités de production, dont 56% ne disposent pas d'un titre d'exploitation, selon des chiffres officiels.

Toutefois, il est difficile de faire la différence entre les mineurs artisanaux et les mines illégales, investies par des bandes criminelles qui combinent cette activité lucrative avec celle du trafic de drogue, dans un pays en proie à un conflit armé interne depuis près d'un demi-siècle.

«Le gouvernement dit que les multinationales sont la locomotive de l'activité minière mais la vraie locomotive, c'est nous, les petits mineurs, qui payons tous les impôts et royalties», a encore ajouté M. Tirado.

Le mouvement a réuni 35 000 personnes notamment dans l'ouest du pays, selon les organisateurs de cette mobilisation qui prévoit une extension de la grève.

Le président colombien Juan Manuel Santos a voulu rassurer les manifestants en répondant que son gouvernement ne cherchait pas à «mettre un terme aux mines artisanales».

«Tout le contraire, nous voulons les aider et les renforcer», a-t-il souligné en promettant de continuer à combattre les exploitations illégales qui «portent atteinte à notre pays d'une manière dévastatrice» pour l'environnement.