Une grève des débardeurs du port de Santos (État de São Paulo), le plus grand d'Amérique latine, a paralysé provisoirement mercredi toutes ses activités, à la veille «d'une journée de nationale de luttes» à l'appel des principales centrales syndicales du Brésil.

Un porte-parole du port a indiqué que 13 navires marchands ont été touchés par la grève de centaines de débardeurs qui réclament des améliorations de salaire et de nouvelles règles pour règlementer le secteur.

Les grévistes ont bloqué des voies d'accès au port et interrompu le chargement des conteneurs.

Les syndicats des débardeurs qui regroupent 80 000 travailleurs rejettent un décret présidentiel de juin qui établit de nouvelles règles pour les concessions des ports publics et les autorisations d'ouverture de ports privés.

Ce décret propose également l'ouverture du marché du travail à ceux qui ne sont pas inscrits dans l'Organe gestionnaire de main d'oeuvre (Ogmo), ce que rejettent les débardeurs qui redoutent des baisses de salaires.

La mobilisation de Santos se poursuivra jeudi, «Journée nationale de luttes» convoquée par les principales centrales syndicales du pays où des manifestations sont prévues dans les grandes villes comme São Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre, Salvador et Recife, entre autres.

À São Paulo, une mégapole de 11,3 millions d'habitants, les syndicats du transport ont appelé à bloquer les 29 terminaux d'autobus tandis qu'à Rio, les syndicats ont appelé à ce que les transports en commun fonctionnent normalement pour permettre à la population de venir manifester au centre-ville.

Ce sont les premières manifestations après la fronde sociale qui a secoué le pays en juin quand des centaines de milliers de jeunes étaient descendus dans les rues pour revendiquer la lutte contre la corruption de la classe politique. Ils réclamaient plus d'investissements dans les services publics (transport, santé, éducation) et dénonçaient les sommes colossales investies dans l'organisation de la Coupe du monde de football 2014.

Dans ces manifestations spontanées, convoquées à travers les réseaux sociaux, les protestataires rejetaient en bloc tous les partis politiques.

Jeudi, les travailleurs défileront derrière les bannières de leurs organisations ou partis. Les centrales syndicales tentent de récupérer le territoire perdu des «sans partis», mais se limiteront à des revendications du secteur comme la réduction de la journée de travail et la lutte contre la corruption.

Les syndicats arrivent divisés quant à leur soutien au gouvernement de la présidente de gauche Dilma Rousseff certains étant d'opposition au gouvernement comme Force syndicale.

Seule la Centrale unique des travailleurs (CUT) défend le référendum voulu par la présidente, comme réponse à la rue, pour une grande réforme politique.