Critiquée en Amérique latine pour son rapprochement avec l'OTAN, la Colombie a calmé le jeu mardi en assurant qu'elle visait seulement à signer un accord de coopération et non d'adhésion avec l'organisation de défense commune.

Le président colombien Juan Manuel Santos avait annoncé la fin de semaine dernière la signature prochaine d'un accord afin d'«amorcer un processus de rapprochement» avec l'OTAN, un projet aussitôt critiqué par les gouvernements de gauche d'Amérique latine.

«La Colombie ne prétend pas et ne peut être membre de l'OTAN», a déclaré mardi le ministère colombien de la Défense dans un communiqué en guise de mise au point.

Auparavant, un haut responsable de l'OTAN avait précisé que la Colombie ne pouvait y adhérer en raison de son éloignement géographique. Actuellement, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord comprend 28 pays occidentaux de l'hémisphère nord.

L'objectif est de mettre en place des «mécanismes de coopération» afin de faire valoir «la connaissance de la Colombie en matière de sécurité», après un demi-siècle de conflit armé avec des guérillas, a poursuivi le ministère de la Défense. L'accord doit aussi permettre à l'armée colombienne de profiter des «expériences internationales» dans le domaine humanitaire notamment.

«Aucun effort de coopération de ce type n'implique la présence de troupes étrangères sur le territoire colombien», souligne encore le ministère, en réaction aux critiques formulées par plusieurs dirigeants de gauche s'inquiétant d'un retour de l'«impérialisme américain».

Le président bolivien, Evo Morales, avait ainsi évoqué une «provocation» et une «menace pour notre continent», appelant à un sommet d'urgence de l'Unasur (Union des nations sud-américaines), une démarche soutenue par le Nicaragua et le Venezuela.

Traditionnel allié des États-Unis en Amérique latine, la Colombie bénéficie depuis l'an 2000 d'importantes aides militaires de la part de Washington, notamment dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue et contre les guérillas.