Une cinquantaine de hauts-responsables de la police du Honduras sont soumis à partir de lundi à une batterie de tests, incluant des dépistages toxicologiques et des séances de détecteur de mensonges, dans le cadre d'un processus d'épuration de cette institution fortement discréditée depuis plusieurs années.

Il ne s'agit que de la première étape d'un processus qui concernera tous les officiers et sous-officiers de l'institution, a annoncé à la presse locale Eduardo Villanueva, le chef de la Direction des investigations et d'évaluation de la carrière policière (DIECP).

Cette institution a été créée en 2012 pour «nettoyer» les forces de police de ses éléments corrompus, auteurs d'exactions ou complices du crime organisé dans ce pays enregistrant le taux d'homicides le plus élevé au monde (85,5 homicides pour 100 000 habitants en 2012, soit près de dix fois la moyenne mondiale, selon les autorités).

Ces tests comporteront des dépistages anti-drogue, des examens psychologiques et des séances de questions avec détecteur de mensonges. Leur patrimoine et celui de leurs proches fera également l'objet d'une enquête pour s'assurer qu'il correspond bien au revenu qu'ils déclarent.

Parmi les responsables qui devront se soumettre à ces tests figure le chef de la police Juan Carlos Bonilla, surnommé «le Tigre», que les États-Unis soupçonnent de violations des droits de l'homme, mais qui bénéficie du soutien inconditionnel du président Porfirio Lobo.

M. Villanueva, nommé en avril 2012 à la tête de la DIECP, a renoncé à ses fonctions le 26 mars dernier après avoir été la cible de critiques sur la lenteur du processus d'épuration de la police. Son remplacement sera effectif après son approbation par le Congrès.

Le Honduras est miné par la violence due notamment aux activités des cartels de narcotrafiquants, notamment mexicains, et des «maras», les bandes criminelles recrutant dans les quartiers pauvres des grandes villes qui se livrent de fréquentes guerres de territoires.

Au Honduras, la corruption policière est endémique. Selon le ministère public, des pans entiers de l'institution - qui compte 14 500 éléments - sont liés au crime organisé.