L'opposition vénézuélienne, qui conteste le résultat de l'élection présidentielle du 14 avril, présentera jeudi un recours devant le Tribunal suprême de justice (TSJ, cour suprême), a annoncé mercredi le leader de l'opposition, Henrique Capriles.

«Demain sera présentée notre contestation devant le Tribunal suprême de justice», a déclaré M. Capriles au cours d'un rassemblement marquant la Fête du Travail dans l'est de Caracas.

L'opposition conteste l'élection de Nicolas Maduro, héritier du défunt président Hugo Chavez, proclamé vainqueur par le Conseil national électoral (CNE) avec une faible avance sur M. Capriles. Elle affirme que le scrutin a été faussé par de nombreuses fraudes.

M. Capriles, gouverneur de l'État de Miranda, dans le nord du Venezuela, a répété que l'opposition voulait épuiser tous les recours légaux possibles au Venezuela avant de porter le dossier devant les instances internationales.

«Nous allons épuiser toutes les instances intérieures», mais «nous n'avons aucun doute que ce dossier va se retrouver devant la communauté internationale», il sera communiqué «à tous les pays où la démocratie existe», a annoncé M. Capriles au milieu d'une foule de ses partisans.

L'opposition déposera son recours après l'annonce par le Conseil national électoral (CNE) de l'ouverture lundi d'un audit partiel, d'ores et déjà rejeté par l'opposition, des résultats de l'élection présidentielle du 14 avril.

M. Capriles a estimé que cet audit resterait une «farce» sans une révision des listes électorales.

Le leader de l'opposition a été battu d'une courte tête - 1,49% - par M. Maduro, successeur désigné du défunt président Hugo Chavez.

De leur côté, les États-Unis ont condamné mercredi la bagarre de la veille au Parlement vénézuélien entre députés chavistes et l'opposition, mais ont réaffirmé leur volonté de travailler avec Nicolas Maduro.

«La violence n'a pas sa place dans le système démocratique représentatif et c'est particulièrement malvenu dans l'enceinte d'une Assemblée nationale», a déclaré le porte-parole adjoint du département d'État, Patrick Ventrell.

Une bagarre avait éclaté mardi au parlement vénézuélien entre députés de la majorité et de l'opposition, illustrant les tensions politiques qui agitent le pays depuis l'élection présidentielle du 14 avril. Les parlementaires en sont venus aux mains après le vote par la majorité d'un texte interdisant à l'opposition de s'exprimer dans l'hémicycle, en représailles à son refus de reconnaître la victoire de Nicolas Maduro.