Le général à la retraite Antonio Rivero, membre du parti d'opposition vénézuélien Volonté populaire, a été arrêté samedi à Caracas, a-t-on appris de sources concordantes.

Les autorités judiciaires lui reprochent d'être impliqué dans les violences qui ont suivi l'élection présidentielle du 14 avril, faisant 9 morts et 78 blessés. Selon le ministère public, l'ex-général sera présenté «dans les prochaines heures» devant un tribunal pour répondre de «son implication présumée dans les violences qui ont récemment secoué le pays».

Antonio Rivero, ex-directeur de la Protection civile entre 2003 et 2008, a été arrêté samedi midi après avoir rencontré le ministre de l'Intérieur Miguel Rodriguez, qui l'avait convoqué pour l'informer des accusations retenues contre lui, a pour sa part indiqué le dirigeant de Volonté populaire, Leopoldo Lopez, au cours d'une conférence de presse.

«Antonio, qui n'avait absolument rien à cacher, s'est rendu à la réunion, qui à sa grande surprise était une embuscade, et a été arrêté de manière illégitime, illégale et lâche», a expliqué M. Lopez qui avait peu auparavant annoncé cette arrestation sur son compte twitter.

Dans un communiqué, le ministère public a confirmé la mise en détention de l'ancien général.

Jeudi dernier, le ministre de l'Intérieur avait diffusé une vidéo sur laquelle apparaissait Antonio Rivero donnant des instructions à des jeunes lors d'une manifestation organisée le 15 avril sur la place Altamira, dans l'est de la capitale, pour contester la victoire de Nicolas Maduro sur Henrique Capriles à l'élection présidentielle entachée selon l'opposition d'irrégularités.

Neuf personnes avaient été tuées, parmi lesquelles deux enfants, et 78 blessées dans les violences postélectorales imputées par le gouvernement à l'opposition qu'il accuse d'avoir fait une tentative de «coup d'État».

Selon M. Lopez, qui dénonce «une persécution politique» contre les opposants au régime, on voit sur cette vidéo Antonio Rivero demander aux jeunes «de ne pas utiliser des pierres ou des bâtons, de ne pas user de la violence».

Le général à la retraite, qui entretenait jadis de bonnes relations avec le chavisme, avait été poursuivi en 2010 pour outrages aux forces armées pour avoir dénoncé la présence de militaires cubains au Venezuela. Selon lui, il existe au sein de l'armée, dont la loyauté est un élément clé de la stabilité du pouvoir, des positions «opposées au régime et particulièrement opposées à l'ingérence cubaine».