Neuf personnes ont été tuées, parmi lesquelles deux enfants, et 78 blessées dans les violences qui ont suivi l'élection sur le fil à la présidence du Venezuela de Nicolas Maduro, le 14 avril, a affirmé mercredi le ministère public.

«Nous avons jusqu'à présent neuf personnes tuées et 78 personnes blessées», a déclaré la procureur général Luisa Ortega Diaz, livrant un nouveau bilan des violences post-électorales qui ont secoué ce pays la semaine dernière après que l'opposant Henrique Capriles a refusé de reconnaître la victoire du dauphin d'Hugo Chavez.

D'après le Conseil national électoral (CNE), M. Maduro a remporté l'élection avec 1,8 point d'avance sur M. Capriles, qui a dénoncé de son côté «3200 incidents» au cours du processus électoral et exigé un nouveau comptage des bulletins de vote.

Après l'annonce de la victoire de Nicolas Maduro «des appels ont été lancés à travers certains moyens de communication, parmi lesquels Twitter (...) incitant la population à des actions de rue», a ajouté Mme Ortega Diaz.

Ces appels «ont conduit une certaine partie de la population à agresser l'autre (...) sous le faux prétexte que le CNE n'était pas impartial», a-t-elle poursuivi.

Par ailleurs, l'Assemblée nationale, où le gouvernement a la majorité absolue, a annoncé l'installation d'une commission d'enquête sur ces violences, leurs conséquences et leurs responsables.

Après avoir dénoncé des irrégularités avant et pendant le scrutin, le gouverneur Henrique Capriles avait appelé le lundi 15 avril ses partisans à descendre pacifiquement dans la rue pour contester les résultats.

Des violences avaient suivi, conduisant à des affrontements avec la police, à la destruction de mobilier urbain et à des heurts entre partisans et détracteurs de M. Maduro, dont le gouvernement avait d'abord indiqué qu'ils avaient faits sept morts dans les rangs «chavistes».

Parmi les neuf morts figurent deux enfants de 11 et 12 ans, volontairement renversés par le chauffeur d'un camion, affirment les autorités: ils se trouvaient avec un groupe de partisans du nouveau président, dans l'État de Zulia (ouest).

Nicolas Maduro comme Henrique Capriles ont appelé à des rassemblements de soutien à l'occasion du 1er mai.

Le Venezuela affiche le taux d'homicides le plus élevé d'Amérique du Sud (presque 55 pour 100 000 habitants), avec plus de 16.000 meurtres reconnus par le gouvernement en 2012, pour 29 millions d'habitants.