Vingt-trois policiers jugés au Brésil pour le massacre de détenus dans la prison de Carandiru dans l'État de Sao Paulo, en 1992, qui avait fait 111 victimes au total, ont été condamnés à 156 ans de prison chacun.

Trois autres accusés ont été acquittés.

Les policiers, majoritairement retraités, ont été déclarés dimanche coupables du meurtre de 15 détenus, sur un total de 111 victimes, au cours d'une opération destinée à mater une mutinerie dans cette vaste prison de Sao Paulo, le 2 octobre 1992.

Des survivants ont affirmé que la police militaire avait abattu des détenus qui s'étaient déjà rendus. L'instruction a démontré que les policiers avaient ouvert le feu contre les prisonniers avant de détruire des indices qui auraient pu servir à les accuser.

La défense, qui a soutenu que les policiers avaient ouvert le feu en état de légitime défense, a annoncé qu'elle ferait appel.

Aucun des agents de police impliqués dans l'opération n'a été blessé.

Le massacre de Carandiru a donné lieu un an après à la naissance de la faction du crime organisé «Premier commando de la capitale» (PCC) dans la prison de Taubaté, à 140 kilomètres de Sao Paulo.

Selon le parquet, le massacre de Carandiru fut un facteur décisif dans la création du PCC, accusé d'ordonner le meurtre de dizaines de policiers depuis les prisons, grâce à des complices en liberté.

La prison de Carandiru, aujourd'hui rasée, était considérée à l'époque comme la plus grande d'Amérique latine avec 8000 détenus.