Des dizaines de milliers d'étudiants chiliens sont à nouveau descendus dans les rues de Santiago jeudi pour réclamer un système d'éducation gratuite et de qualité.

La Confédération des étudiants du Chili (Confech), regroupant les principales universités chiliennes, a estimé à 100 000 le nombre de manifestants qui ont défilé dans le centre de la capitale.

«L'année 2012 a été une année de reflux, mais cette année nous sortirons en force parce que c'est une année importante», a déclaré Andrés Fielbaum, président de la Fédération des étudiants de l'Université du Chili.

La manifestation, appuyée par la Centrale Unitaire des Travailleurs (CUT) chiliens, s'est déroulée sans incident, contrairement à de nombreuses éditions précédentes.

Le parcours de la marche, approuvé par les autorités municipales et contrôlé par des centaines de policiers et de membres des forces spéciales, a évité de passer devant le Palais de La Moneda, siège de la présidence.

«Nous sommes plus de 120 000 personnes ici à Santiago et il faut ajouter les autres manifestations dans le reste du pays, ce qui démontre que nous pouvons changer la réalité de ce pays où il existe une injustice latente dans le domaine de l'éducation», a indiqué pour sa part Diego Vela, président de la Fédération des étudiants de l'Université Catholique.

Le Chili est «le deuxième pays au monde où il existe le plus de ségrégation au niveau de l'éducation», a-t-il affirmé.

Les étudiants ont réalisé plus de 40 marches depuis 2011 pour demander au gouvernement de Sebastian Piñera (premier président de droite depuis la fin de la dictature en 1990) une réforme du système éducatif, cher et inefficace, selon eux.

Le système actuel, faisant la part belle au privé, est hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).

Le gouvernement chilien a présenté plusieurs projets de loi à destination du système universitaire, prévoyant notamment de diminuer le coût des crédits contractés par les étudiants pour financer leurs études, mais sans parvenir à calmer la fronde.

L'ex-présidente socialiste Michelle Bachelet, qui a annoncé récemment sa candidature à la présidentielle du 17 novembre prochain, a déclaré mardi qu'elle était en faveur de la gratuité des études, «à tous les niveaux».

Estimant que l'éducation «est un droit et pas un business», elle a proposé de profondes réformes du système, si elle était élue à nouveau à la tête du Chili.