Les négociations de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont enregistré de nouvelles « avancées », ont affirmé vendredi les deux parties, en évoquant de prochains accords sur le premier point de discussion, le développement rural.

« Avec les Farc, nous sommes passés des approximations à des points d'accord sur un processus de développement rural profond », a affirmé à la presse le chef de la délégation du gouvernement, Humberto de La Calle. « Les avancées se poursuivent », a-t-il commenté.

« Nous achevons ce cycle de conversations avec des avancées, qui traduisent bien notre volonté de paix », a assuré de son côté quelques minutes plus tard le chef de la délégation des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Ivan Marquez.

Les deux parties devaient observer une pause de neuf jours avant de reprendre le lundi 11 mars à La Havane les pourparlers qu'ils ont entamés en novembre.

Les négociateurs, a détaillé M. de La Calle, ont progressé « dans la définition de programmes et d'instruments de récupération des terres spoliées et de l'accès à la terre de manière suffisante pour les paysans qui en sont privés ».

« Nous avons abordé la nécessité d'actualiser le cadastre rural et de créer des aides visant à une meilleure utilisation des sols », a-t-il ajouté.

« Nous construisons un accord qui tient déjà aujourd'hui en cinq feuillets, jamais auparavant un processus de paix n'avait autant avancé » en Colombie, a déclaré pour sa part M. Marquez, en ajoutant qu'il y a « toujours des difficultés, mais nous essayons de les surmonter ».

« De fait, durant cette pause, nous allons analyser point par point certains désaccords pour définir la manière de rapprocher les positions », a ajouté le numéro deux de la guérilla marxiste.

« Nous savons que nous sommes à un moment-clé du dialogue, à un moment où il faut des résultats, c'est-à-dire des accords sur le thème rural qui nous permettent de continuer la discussion des autres points à l'ordre du jour », a averti Humberto de La Calle.

« Nous sommes à un moment crucial, celui où l'on doit démontrer que nous faisons tout pour la liberté de la Colombie, pour transformer le présent et construire un avenir meilleur », a-t-il insisté.

« Entre-temps, le gouvernement et les forces armées et la police poursuivront leur devoir de protéger les Colombiens. C'est difficile, nous savons que certains ne le comprennent pas, mais maintenir les opérations est une démonstration de la force de l'État, non pas de sa faiblesse », a conclu M. de La Calle, rejetant une nouvelle fois la proposition de la guérilla d'un cessez-le-feu bilatéral.