Le vice-président vénézuélien Nicolas Maduro a demandé vendredi que cessent les rumeurs sur la santé du président Hugo Chavez, soigné pour un cancer et «patient le plus harcelé de l'histoire» du Venezuela.

Il a accusé les médias internationaux de se livrer à «une campagne pour déstabiliser le pays en mentant sur Chavez».

«Que cessent les attaques contre notre commandant, que cessent les rumeurs, il y en a assez d'utiliser cette situation, qui est délicate pour tous, afin de tenter de créer la déstabilisation», a déclaré M. Maduro lors d'un discours retransmis par tous les médias du pays.

Le vice-président, dauphin désigné par le président Chavez avant son départ à Cuba le 10 décembre pour y subir une quatrième opération de son cancer, a directement accusé le journal espagnol ABC et le groupe audiovisuel colombien Caracol, qualifiés de «fascistes», de se livrer «à une campagne pour déstabiliser le Venezuela en mentant sur Chavez», sans «respecter l'être humain qui est en traitement».

Les Vénézuéliens n'ont vu aucune image télévisée ni entendu la voix du président depuis son départ pour Cuba il y a deux mois et demi, ni depuis son retour à Caracas annoncé via Twitter le 18 février. Toutefois, le gouvernement continue d'assurer que le président reste aux commandes du pays depuis son lit d'hôpital.

Le quotidien ABC a affirmé vendredi que Hugo Chavez «aurait été transféré il y a plusieurs jours dans une résidence présidentielle de l'île de La Orchila, afin d'y passer ses derniers jours entouré de sa famille». La radio Caracol avait repris l'information dans un tweet.

«C'est le patient le plus harcelé de l'histoire de notre pays», a vitupéré le vice-président. «Jusqu'où vont-ils aller ?», s'est-il interrogé, accusant également les médias du pays ainsi que l'opposition d'alimenter les rumeurs.

Aucun bulletin médical signé de médecins n'a été diffusé depuis le diagnostic de la maladie du président, en juin 2011. Seul le gouvernement délivre des informations et, en l'absence de certitudes, les spéculations se multiplient tant dans la rue que dans les médias ou sur les réseaux sociaux.