Le président réélu d'Équateur, Rafael Correa, a annoncé samedi son intention de lancer des projets d'exploitation minière à grande échelle, malgré l'opposition d'une partie de la communauté indigène.

«Les Équatoriens ont voté afin de pouvoir profiter de manière responsable des ressources naturelles non renouvelables», a déclaré M. Correa, réélu dimanche dernier pour un dernier mandat de quatre ans jusqu'en 2017, lors de son émission radiophonique hebdomadaire.

Au pouvoir depuis 2007 à la tête de ce pays de 15 millions d'habitants, ce dirigeant socialiste, économiste de 49 ans, a réaffirmé qu'il avait pour objectif la réduction de la pauvreté, un engagement pris envers «les peuples d'Amazonie et de toutes les régions abritant des minerais et du pétrole».

L'an dernier, le gouvernement de M. Correa a ouvert la voie en signant un contrat minier d'un montant de 4,4 milliards de dollars avec la compagnie chinoise Ecuacorriente (Ecsa), qui lui permet d'exploiter pendant 25 ans un gisement de cuivre dont les réserves sont estimées à plus de 2 millions de tonnes dans la province amazonienne de Zamora-Chinchipe (sud-est).

Ce contrat a suscité la colère de membres de la communauté indigène, inquiète des répercussions pour l'environnement dans cette région dotée de l'une des plus riches biodiversités du pays.

Des manifestants issus de cette communauté, qui représente le tiers de la population et a déjà contribué au renversement de plusieurs chefs d'État dans le passé, avaient organisé une marche de protestation depuis l'Amazonie jusqu'à Quito.

«Afin de porter atteinte au gouvernement, ils portent atteinte au pays, aux pauvres, à cette Amazonie», a encore affirmé M. Correa, lors de son émission.

«Nous ne sommes pas du côté des multinationales, nous sommes avec les pauvres», a-t-il martelé, en refusant que les Équatoriens soient des «mendiants assis sur un tas d'or», une de ses expressions favorites.