C'est sur Twitter que le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé, tôt hier matin, qu'il était de retour dans son pays natal après deux mois de traitements à Cuba. «Nous sommes de retour à la Patrie vénézuélienne. Merci mon Dieu!! Merci peuple bien-aimé!! Nous continuerons le traitement ici», a-t-il écrit dans le premier d'une série de gazouillis. C'était la première fois que l'homme politique, habituellement très actif sur la Toile, publiait quelque chose sur son compte Twitter depuis le mois de novembre.

Le président Chavez souffre d'un cancer à la région pelvienne, diagnostiqué en juin 2011. Depuis, il a été opéré à plusieurs reprises à Cuba. Il y a aussi subi de nombreuses séances de chimiothérapie et de radiothérapie. S'il s'est plus d'une fois déclaré guéri, il a chaque fois rechuté.

Avant son dernier séjour dans l'île socialiste, l'homme politique de 58 ans avait l'habitude de faire référence à ses traitements sur les réseaux sociaux. Cette fois, il a attendu d'être de retour. L'annonce a suscité de vives réactions, notamment de la part de la principale figure de l'opposition vénézuélienne, le gouverneur Henrique Capriles.

LA MALADIE D'HUGO CHAVEZ EN CINQ GAZOULLIS

- Février 2013, en réaction au retour du président Chavez au pays.

«J'espère que le retour du président sera définitif et qu'il signifie que ses ministres se remettront au travail. Il y mille problèmes é résoudre» Henrique Capriles

- Février 2013, quelques heures à peine après son retour au Venezuela.

«Je reste soudé à Dieu et j'ai confiance en mes médecins et mes infirmières. Toujours jusqu'à la victoire! Nous vivrons et nous vaincrons!!!» Hugo Chavez

- Mars 2012, alors à Cuba pour des traitements de chimiothérapie.

«Nous déjeunons avec Fidel [Castro]. J'envoie une étreinte gigantesque à tout le peuple vénézuélien!! Nous vivrons et nous vaincrons!» Hugo Chavez

- Avril 2012, alors à Cuba pour des traitements de chimiothérapie.

«Je suis à la mission de Vanguardia [Cuba]. D'ici, je suis mon traitement.» Hugo Chavez

- Juin 2011, alors que son état de santé vient d'être rendu public.

«Bonjour mes chers et chères camarades! Je vous envoie à nouveau mes mots de remerciement pour tant de messages d'encouragement. Ici, je mène la bataille.» Hugo Chavez

LA SUITE DES CHOSES

De retour en sol vénézuélien après deux mois d'absence, le président Hugo Chavez devra maintenant être assermenté avant d'entrer officiellement en fonction. La prestation de serment du président, réélu en octobre pour un mandat de six ans, devait avoir lieu de 10 janvier dernier. Mais l'état de santé du politicien, qui était alors hospitalisé à Cuba, a forcé le report de la cérémonie à une «date ultérieure», ce qui a plongé le pays dans un débat constitutionnel.

C'est finalement la Cour suprême qui a accepté que son investiture soit retardée. Des sources au tribunal suprême de justice du Venezuela ont indiqué à l'Agence France-Presse qu'il était possible de procéder à l'investiture du chef de l'État «à tout moment».

Des opposants au président, en poste depuis 1999, ont toutefois exprimé des doutes quant à sa capacité à gérer le pays. «Le président et sa famille, comme il se doit, se consacrent au traitement de sa maladie, ce qui est humainement sa priorité. Mais que le vice-président ne nous mente pas en répétant que M. Chavez exerce ses fonctions», a déclaré la coalition d'opposition Table de l'union démocratique dans un communiqué de presse diffusé hier. Durant son absence, des rumeurs concernant son état de santé prédisaient le pire. Avant de partir pour Cuba, Hugo Chavez avait pour la première fois délégué une partie de ses pouvoirs au vice-président Nicolas Maduro. Il en a aussi fait son successeur politique, ce qui a créé beaucoup d'incertitude sur une éventuelle élection anticipée.

Une incertitude qui reste bien réelle malgré le retour du président, selon ce qu'un analyste de l'institut d'enquête d'opinion franco-vénézuélien Datanalisis a déclaré au journal français Libération.