L'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, poursuivi par la justice de son pays pour corruption, concussions et détournement de fonds, ne s'est pas présenté jeudi devant le tribunal qui l'avait convoqué, a constaté l'AFP.

Une centaine de partisans et adversaires ont par ailleurs manifesté sans incident dans le centre de Port-au-Prince.

L'ancien président à vie d'Haïti, chassé du pouvoir le 7 février 1986 après près de trente ans d'une dictature héréditaire (1957-1986) et revenu au pays en janvier 2011, s'est fait représenter par ses avocats qui ont remis une lettre de leur client expliquant son absence.

Le contenu de la lettre n'a pas été révélé à la presse, mais un des avocats de Duvalier a estimé «imprudent» de la part du juge de le convoquer un 7 février.

«Cette date charrie trop de ressentiments, trop de rancoeur et trop d'émotions de part et d'autre. C'est une imprudence grave de demander à M. Duvalier de se présenter au tribunal un 7 février», a soutenu Frizto Canton, un des défenseurs de l'ancien homme fort d'Haïti.

L'avocat, qui a demandé au juge de trouver une autre date, a rejeté les accusations contre son client, selon lui «frappées de nullité».

«Duvalier a été déjà jugé en France, en Haïti et en Suisse, il ne peut pas être jugé une nouvelle fois», a déclaré l'avocat.