Malgré un important dispositif de recherches, les autorités de Colombie n'ont toujours pas retrouvé vendredi la trace des cinq employés d'une compagnie minière, dont un Canadien et deux Péruviens, une semaine après leur enlèvement par la guérilla de l'ELN (Armée de libération nationale) dans le nord du pays.

«Les opérations militaires se poursuivent jour et nuit dans la zone», a déclaré à l'AFP Jorge Davila, consul du Pérou à Carthagène, capitale du département de Bolivar, où s'est produit le rapt le 18 janvier dernier. Deux officiers péruviens participent aux recherches, a ajouté le diplomate, qui indique n'être au courant d'aucune évolution favorable de la situation.

Menées dans une région montagneuse difficile d'accès, les opérations de recherche de l'armée, réalisées par voies terrestre et aérienne, ont reçu l'appui de forces spéciales, a précisé à la presse le ministre colombien de la Défense Juan Carlos Pinzon.

Le week-end dernier, trois ravisseurs présumés, dont deux mineurs, ont été interpellés et le gouvernement a offert une récompense de 100 000 millions de pesos (environ 56 000 dollars) pour toute information permettant de localiser les otages.

Les travailleurs séquestrés, parmi lesquels figurent deux Colombiens outre les trois géologues étrangers, étaient employés par la compagnie canadienne Braeval Mining. La firme, basée à Toronto, a souligné après l'enlèvement sa volonté de «coopérer pleinement avec les autorités». Aucune demande de rançon n'a été rendue publique.

Locomotive de l'économie colombienne, le secteur minier et pétrolier constitue, dans les régions rurales, la cible privilégiée des groupes armés illégaux pour les séquestrations et les actes de sabotage.

Seconde guérilla d'extrême gauche après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), l'ELN (Armée de libération nationale), qui compte 2500 combattants après plus de 40 ans d'existence, a revendiqué mardi dernier être l'auteur de ce quintuple enlèvement, au nom de la «défense des ressources naturelles».

Au cours des derniers mois, ce mouvement rebelle s'est déclaré prêt à engager des pourparlers avec les autorités, dans le sillage des négociations de paix avec les Farc ouvertes depuis novembre à Cuba, afin de tenter de résoudre un conflit de près d'un demi-siècle.