Le gouvernement colombien écarte tout cessez-le-feu avec la guérilla des FARC avant la conclusion du processus de paix entamé entre les deux parties en novembre à La Havane, a affirmé jeudi le chef de la délégation gouvernementale à ces négociations, Humberto de la Calle.

«Il n'y aura de cessez-le-feu que lorsque les accords définitifs seront conclus. Nous voulons la paix, mais pas à n'importe quel prix, pas au prix de voir, comme produit des conversations, la guérilla se fortifier et poursuivre le conflit», a souligné l'ex-vice-président colombien à la conclusion d'un nouveau cycle de pourparlers.

«Lorsque le conflit sera terminé et que les FARC seront réintégrés dans la société, elles auront toutes les garanties physiques et juridiques pour exercer leurs activités politiques, mais cela n'interviendra pas avant, politique et armes ne vont pas ensemble», a ajouté M. de la Calle dans une déclaration lue à la presse. Il n'a pas souhaité répondre ensuite à des questions.

Lors de l'ouverture des négociations le 19 novembre, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avaient décrété un cessez-le-feu unilatéral de deux mois qui a pris fin le 20 janvier.

Le chef de la délégation gouvernementale a fait état entre les deux parties de «points communs dans leur désir de réformer le monde rural», premier thème de discussions du processus de paix, même «s'il existe des divergences notables».

«Les conversations progressent dans un climat de respect et de large dialogue», a-t-il ajouté.

Le développement rural est le premier -et plus important- des cinq thèmes de discussion que doivent aborder les négociations. Les quatre autres concernent la participation des FARC à la vie politique, le trafic de drogue, les droits des victimes et la fin des hostilités.

«Aucun processus de paix dans le monde n'est arrivé à bon port en se menant par médias interposés», a également rappelé M. de la Calle.

«Il est indispensable de maintenir un minimum de confidentialité», a-t-il ajouté en soulignant que «ceci n'est pas un obstacle à la transparence, que nous maintiendrons en rendant compte périodiquement de nos avancées».

Dans un communiqué commun publié sur le site des FARC, les deux parties ont fait état de «rapprochements» sur l'éradication de la pauvreté rurale et la réforme foncière dans les campagnes.

Ces objectifs doivent se poursuivre «à travers de programmes intégrés qui démocratisent l'accès à la terre, des programmes de caractère durable qui régularisent la propriété et lui donnent une sécurité juridique et qui assurent le bien-être du plus grand nombre de la population rurale», explique le texte.

Après une pause de quelques jours, les discussions entre les deux parties doivent reprendre le 31 janvier au Palais des conventions de La Havane.