Le principal opposant vénézuélien, Henrique Capriles Radonski a appelé le président Hugo Chavez, invisible et muet depuis le début de son hospitalisation à Cuba le 10 décembre, à «apparaître et parler aux Vénézuéliens».

«Si le président de la République peut signer des décrets, je l'appelle à apparaître, à parler au Venezuela», a déclaré M. Capriles mercredi soir, peu après la publication au journal officiel de la nomination du nouveau ministre des Affaires étrangères Elias Jaua.

«Qu'il nous explique ce qui se passe avec ce gouvernement, parce qu'au Venezuela, il y a un problème de gouvernement» en l'absence du président, a assuré l'opposant, battu par M. Chavez à la présidentielle d'octobre dernier.

Le vice-président Nicolas Maduro avait annoncé mardi que le président Chavez avait décidé de nommer l'ancien vice-président Elias Jaua, 43 ans, au poste de ministre des Affaires étrangères. M. Maduro était depuis 2006 le chef de la diplomatie vénézuélienne, fonction qu'il cumulait avec celle de vice-président depuis octobre.

À l'issue d'un séjour de quatre jours à La Havane, M. Maduro, héritier politique choisi par le président, a indiqué que le président, âgé de 58 ans, était en train de «remonter la pente» après une grave infection respiratoire survenue lors de sa quatrième opération d'un cancer le 11 décembre.

«Le président prend des décisions. Nous étions avec lui pour lui soumettre plusieurs arbitrages», a précisé de son côté le ministre de l'Énergie et du Pétrole Rafael Ramírez, qui avait accompagné le vice-président à Cuba.

Le président Chavez, au pouvoir depuis 1999 et réélu le 7 octobre pour un troisième mandat, n'a pas pu être investi le 10 janvier comme prévu par la Constitution pour des raisons de santé. L'opposition a vivement critiqué la décision de la Cour suprême du Venezuela de déclarer conforme à la Constitution le report de son investiture, dénonçant un vide à la tête du gouvernement.

Au pouvoir depuis 14 ans, Hugo Chavez n'est plus apparu en public depuis son départ à Cuba le 10 décembre. La nature et la localisation exactes de son cancer, situé dans la zone pelvienne, sont toujours tenues secrètes.

Le dernier communiqué médical publié dimanche par les autorités a indiqué que la santé du président avait évolué d'une manière «favorable» au cours des derniers jours, même si son insuffisance respiratoire requiert des «moyens spécifiques».