Le rapport que doit présenter la juge Olga Sanchez sur l'affaire Florence Cassez le 23 janvier devant la Cour suprême du Mexique préconise une annulation de la condamnation de la Française, selon la presse mexicaine vendredi, citant des sources judiciaires.    

Le rapport se prononce en outre pour le renvoi devant la justice ordinaire du dossier, mais pratiquement vidé des accusations qu'il contient, ajoutent ces sources

D'après le quotidien Reforma, si ces propositions de la juge obtiennent l'assentiment de la majorité des cinq membres que compte la p0remière chambre de la Cour suprême, soit de trois d'entre eux, cela n'entraînera pas la libération immédiate de Florence Cassez, mais «garantira pratiquement l'acquittement ultérieur de la Française» par un tribunal pénal.

L'avocat mexicain de la Française, Me Agustin Acosta, a toutefois indiqué à l'AFP que le projet d'Olga Sanchez n'excluait pas que la première chambre, dont la composition a changé le 1er décembre avec l'arrivée d'un nouveau membre, reprenne à la majorité la proposition faite le 21 mars 2012 par le juge Arturo Zaldivar d'une libération immédiate de la Française.

Florence Cassez, 38 ans, emprisonnée depuis décembre 2005 au Mexique, avait été définitivement condamnée en cassation par la justice ordinaire le 10 février 2011 à 60 ans de prison pour enlèvement.

Au cours de la première réunion de la Cour suprême sur le cas, le 21 mars 2012, quatre juges sur cinq avaient reconnu que la procédure avait été entachée de graves irrégularités : montage policier d'une arrestation télévisée prétendument en direct avec à la clé la libération de trois otages, alors que la Française avait été arrêtée à un autre endroit et un autre moment, non respect de la présomption d'innocence, non respect des droits consulaires, entre autres.

Mais la proposition de libération immédiate faite par le juge Zaldivar n'avait recueilli que deux voix sur les cinq nécessaires : celles des juges Zaldivar et Sanchez. Un troisième juge, José Ramon Cossio, avait proposé l'annulation de la condamnation avec renvoi devant la justice ordinaire, le tout accompagné de l'annulation par la Cour suprême des «preuves» entachées d'irrégularités.

Selon Reforma, la juge Olga Sanchez a repris cette proposition, et notamment celle d'éliminer les témoignages de deux des victimes : Cristina Rio Valladares et son fils Christian Ramirez, qui n'avaient incriminé la Française que deux mois après, sur la base du montage médiatique de la police. D'après le journal, la juge irait encore plus loin avec l'annulation du témoignage de la troisième victime, Ezequiel Elizalde, en raison des «inconsistances et contradictions» dans son témoignage.