Le président vénézuélien Hugo Chavez a été opéré avec succès mardi à Cuba, pour la quatrième fois depuis la détection en juin 2011 d'un cancer dans la zone pelvienne, selon son vice-président Nicolas Maduros.

Au cours d'une allocution radio-télévisée, M. Maduro s'est félicité que «cette opération se soit déroulée correctement et avec succès», ajoutant que Hugo Chavez avait regagné sa chambre d'hôpital au terme de six heures d'intervention chirugicale.

L'étape post-opératoire va durer «plusieurs jours», a précisé le vice-président vénézuélien.

Tous les programmes radio-télévisés du Venezuela avaient été interrompus vers 22h00 GMT pour retransmettre une allocution du ministre de la Communication Ernesto Villegas, indiquant que «l'équipe médicale qui soigne le commandant Hugo Chavez, président de la République, est en train de mener l'opération programmée pour aujourd'hui» mardi.

Aucune des trois précédentes interventions chirurgicales qu'a subies M. Chavez depuis 18 mois n'avait été annoncée.

A la mi-journée, déjà, M. Villegas avait lu un autre communiqué évoquant «le début du protocole pré-opératoire».

L'équipe médicale «a fait part de son optimisme quant au succès de cette opération qui s'inscrit dans le cadre d'un programme de soins que suit le commandant Hugo Chavez», avait alors ajouté le ministre.

Celui-ci a expliqué que ces messages avaient été lus «sur instruction» du vice-président et ministre des Affaires étrangères, Nicolas Maduro, désigné comme dauphin par M. Chavez ce week-end au cas où il serait «inapte» à assumer ses fonctions.

Comme à chaque opération, Hugo Chavez a été pris en charge à l'hôpital Cimeq de La Havane, le plus moderne et le mieux équipé de Cuba, pays réputé pour la compétence de ses médecins.

Situé dans la banlieue chic de l'ouest de la capitale cubaine, l'établissement est habitué à recevoir de prestigieux patients internationaux, issus du monde des arts, des sports ou de la politique.

Fidel Castro lui-même y avait été soigné lorsqu'il avait connu de graves ennuis santé en 2006.

Au cours de la journée, le président équatorien Rafael Correa, qui a rendu lundi visite à son homologue vénézuélien à La Havane, a évoqué «une intervention (chirurgicale) très délicate».

«Il est en train de vivre l'un des moments les plus difficiles de son existence, notre cher ami, collègue et leader latino-américain», a ajouté ce proche allié du dirigeant socialiste du Venezuela.

Chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, le président Chavez est arrivé lundi dans la capitale cubaine afin d'y être opéré pour la quatrième fois, à 58 ans, d'un cancer dans la zone pelvienne dont il s'était dit guéri à au moins deux reprises.

L'annonce samedi de cette nouvelle intervention chirurgicale a pris les Vénézuéliens par surprise et provoqué une vive émotion dans le pays. Son cancer, dont la nature exacte n'a jamais été révélée, est traité comme un secret d'Etat par Caracas.

Si l'opposition lui a souhaité un «prompt rétablissement», elle a aussi demandé que la lumière soit faite sur son état de santé et appelé au respect de la Constitution en cas de retrait anticipé de M. Chavez du pouvoir.

Depuis l'annonce de sa rechute, les témoignages de solidarité en faveur du président ont afflué dans le pays. Mardi, plusieurs messes ont été célébrées au Venezuela.

A Caracas, Miriam Escobar a assisté avec sa fille à une messe improvisée dans une rue de la capitale, pour «prier pour notre commandant». «Nous savons qu'avec la foi, il va s'en sortir», a confié en sanglotant à l'AFP cette styliste de 30 ans, entourée de quasiment un millier de personnes, principalement des femmes.

Réélu le 7 octobre à la tête du Venezuela, cinquième pays exportateur de pétrole au monde, M. Chavez doit amorcer officiellement son troisième mandat de six ans le 10 janvier.

Samedi, il a toutefois également intronisé son vice-président en tant que candidat officiel en cas d'élections anticipées s'il devait se trouver dans l'incapacité d'assumer le pouvoir. Jamais auparavant il n'avait pris la peine de désigner un successeur politique.

M. Maduro, un ancien conducteur d'autobus et syndicaliste de 50 ans, est présenté comme un membre de l'aile modérée de l'entourage du président Chavez.