Le ministre brésilien de la Justice, José Eduardo Cardozo, a nié mardi l'existence de corruption au sein de la présidence et que la police soit en possession d'une correspondance sentimentale entre l'ex-président Lula et sa secrétaire personnelle soupçonnée de trafic d'influence.

M. Cardozo était entendu dans le cadre d'une audience à la Chambre des députés à Brasilia pour fournir des explications sur une récente opération policière qui a démantelé un réseau de trafic d'influence au sein d'organismes gouvernementaux.

«Je ne peux pas dire que l'enquête a conclu qu'il existe une organisation délictueuse au sein de la présidence», a affirmé le ministre.

La police fédérale a perquisitionné plusieurs bâtiments gouvernementaux et inculpé 18 hauts fonctionnaires pour corruption le 24 novembre dans le cadre de l'opération «Porto Seguro». Parmi ces fonctionnaires figure notamment l'ex-secrétaire personnelle de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), Rosemary Noronha, qui accompagnait ce dernier dans ses voyages officiels à l'étranger.

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, qui a déjà limogé depuis le début de son mandat sept ministres soupçonnés de corruption, a agi de façon «implacable» et a ordonné le licenciement de tous les fonctionnaires inculpés dans le cadre de cette opération policière, a rappelé M. Cardozo.

Cinq de ces ex-fonctionnaires en particulier sont accusés d'avoir demandé des pots-de-vin en échange de postes administratifs. Cependant aucun ne travaillait directement avec la présidence, a souligné M. Cardozo.

Rosemary Noronha, 57 ans, et qui, selon M. Cardozo, n'était qu'un des maillons de la chaîne, a été décrite par la presse brésilienne le week-end dernier comme une femme influente au sein du gouvernement en raison de sa «relation sentimentale» avec Lula.

«La relation avec Lula explique l'influence de l'ex-collaboratrice», a affirmé le quotidien Folha de Sao Paulo citant des courriers électroniques de Mme Noronha et d'autres fonctionnaires interceptés par la police.

Folha attribue l'influence de Mme Noronha «à la longue relation d'intimité avec Lula», pendant près de 20 ans.

Toutefois, le ministre de la Justice a qualifié de «conjectures» le fait que la police a intercepté du courrier entre Lula et Mme Noronha qui jusqu'au 24 novembre était chef de cabinet de la présidence de la République à Sao Paulo.

«C'est une invention», a dit M. Cardozo.

Le directeur de la police fédérale à Sao Paulo, Roberto Troncon Filho, a nié également l'existence d'une correspondance entre Lula et Mme Noronha.