Les prêtres mayas du Mexique ont commencé cette semaine les cérémonies marquant la fin de l'ère actuelle prévue autour du 21 décembre, selon leur calendrier, avec des danses, des rituels et de l'encens pour remercier les dieux.

Une cérémonie du «Nouveau Feu» a notamment été organisée dans un parc de Mexico. Une solution de repli, car les Mayas n'ont pas été autorisés à pratiquer leurs rituels dans les temples de leurs ancêtres.

Selon la culture maya, le temps est organisé en période de 394 ans appelées «baktuns». Le 13e baktun s'achève aux environs du 21 décembre, et le chiffre 13 est sacré chez les Mayas.

«C'est la fin d'une ère pour les Mayas, une ère qui a été très intense pour nous, et au cours de laquelle nous avons connu la souffrance et la douleur», affirme José Manrique Esquivel, un prêtre maya âgé de 52 ans.

Les 800 000 Mayas du Mexique espèrent que l'ère qui s'ouvre soit plus clémente, après celle qui a commencé au début du 17e siècle, avec les conséquences dramatiques de la colonisation espagnole. José Manrique Esquivel, comme de nombreux archéologues et astronomes, ne pense pas que les anciens Mayas avaient prédit la fin du monde le 21 décembre 2012. Mais il aurait voulu célébrer le passage au nouveau «baktun» dignement.

L'accès aux sites archéologiques de Chichen Itza, Coban et Tulum a été interdit aux prêtres mayas. «Cela nous met en colère, mais c'est comme ça», se résigne José Manrique Esquivel. «Nous pratiquons nos rituels dans des champs, des endroits vides, partout où nous le pouvons.»

Francisco de Anda, responsable des communications à l'Institut national d'anthropologie et d'histoire du Mexique, explique que l'interdiction a été décrétée pour préserver la sécurité des visiteurs et pour épargner les lieux historiques, «surtout aux dates où il y a un grand nombre de visiteurs».

À l'équinoxe du printemps en 2011, le site de Chichen Itza avait accueilli environ 35 000 visiteurs en un jour. Une telle affluence rend l'organisation de cérémonies dangereuse, selon M. De Anda.

«De nombreux groupes qui veulent organiser des cérémonies apportent des brasiers et veulent brûler de l'encens, et ce n'est tout simplement pas autorisé», ajoute Francisco de Anda.

Par ailleurs, les plateformes des temples sont fragiles et leur structure pourrait se détériorer sous le poids des fidèles. «Pour des raisons de protection du patrimoine, l'escalade d'environ 80% des structures de Chichen Itza est interdite», précise M. De Anda.

Le 21 décembre, environ 250 Mayas doivent présenter une cérémonie baptisée «Moments sacrés des Mayas» dans la ville de Valladolid, dans le Yucatan, a indiqué Saul Ancona, secrétaire au tourisme de l'État. Le monde ne s'arrêtera pas de tourner, précise-t-il, en soulignant qu'un festival de la culture maya est déjà prévu en 2013 dans la région.