Le président Evo Morales a nommé l'acteur et réalisateur américain Sean Penn ambassadeur pour la dépénalisation de la feuille de coca et la demande bolivienne d'accès à la mer, ont indiqué mardi les autorités boliviennes.

L'acteur américain se trouvait à La Paz pour la deuxième fois cette année dans le cadre de ses efforts pour remobiliser la communauté internationale en faveur d'Haïti, deux ans après le séisme qui a dévasté l'île, et s'est entretenu avec le chef de l'Etat bolivien.

Celui-ci a demandé à l'acteur de «se joindre à la campagne internationale (bolivienne) pour la dépénalisation de la feuille de coca», a indiqué le ministre de la Présidence, Juan Ramón Quintana, dans une conférence de presse.

Le ministre a ajouté que le président Morales avait expliqué à Sean Pean «l'importance et l'histoire ancestrale de l'utilisation de la feuille de coca». La mastication et l'infusion de la coca sont des pratiques millénaires dans les Andes, à des fins thérapeutiques, contre la faim, la fatigue et les effets de l'altitude, en plus des usages rituels.

La Bolivie a ainsi décidé de se retirer en 2011 de la Convention sur les stupéfiants de 1961 afin de «corriger l'erreur historique» concernant l'utilisation indigène de la feuille de coca.

Sean Penn a été qualifié par le ministre bolivien d'«activiste», et «militant des causes les plus nobles» et a également été sollicité en tant qu» interlocuteur sur la scène international» afin d'appuyer la revendication de la Bolivie de récupérer un accès à l'océan Pacifique, perdu il y a plus de 130 ans après une guerre.

La Bolivie, pays andin et amazonien, est enclavée depuis plus de 130 ans, après avoir perdu 120 000 km2 de son territoire, dont une bande de 400 km de littoral, à l'issue de la Guerre du Pacifique (1879-83) perdue, avec le Pérou, contre le Chili.

Le «retour à la mer» est un thème clé en Bolivie, inscrit dans la Constitution, et une cause nationale dont jouent régulièrement les politiques.

Le président Morales a également demandé l'aide de l'acteur «pour mobiliser diplomates, hommes politiques et acteurs de la société civile américaine' afin d'appuyer la demande d'extradition de l'ancien président Gonzalo Sánchez de Lozada, refusé par la justice américaine. L'ancien chef d'Etat est accusé de génocide par la Bolivie.