Le maire centriste de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, 42 ans, a été réélu triomphalement dimanche pour un second mandat de quatre ans au cours duquel il aura la lourde tâche de préparer les Jeux Olympiques de 2016, a annoncé dimanche le tribunal supérieur électoral (TSE).

Le maire de Rio de Janerio, Eduardo Paes, a été réélu triomphalement dès le 1er tour pour un second mandat de quatre ans au cours duquel il aura l'immense tâche de préparer les Jeux Olympiques de 2016, les premiers d'Amérique latine, dans cette ville de six millions d'habitants.

L'avance de ce centriste de 42 ans soutenu par le Parti des travailleurs (PT-gauche au pouvoir) de la présidente Dilma Rousseff était telle que son élection a été la première annoncée dans une grande ville du Brésil, où 139 millions d'électeurs étaient appelés à élire leurs maires pour quatre ans.

Avec plus de 80% des bulletins dépouillés, M. Paes obtient 64,3% des voix. Il est «mathématiquement élu» car il ne peut plus être dépassé par son principal rival d'extrême gauche, Marcelo Freixo (28,5%), a annoncé le Tribunal supérieur électoral sur son site officiel.

«Je remercie la présidente Dilma Rousseff et Lula pour leur amitié et pour leur engagement, nous allons continuer ensemble pour les quatre prochaines années», a déclaré M. Paes après l'annonce de sa victoire.

M. Paes, membre du PMDB, parti de la coalition gouvernementale, a bénéficié du soutien massif des habitants des favelas. Outre le PT, qui ne présentait pas de candidat, il était également soutenu par le gouverneur de l'Etat de Rio, Sergio Cabral, du même parti que lui.

C'est cette alliance politique, déjà en vigueur lors de sa première élection en 2008, qui lui a permis de financer de grands travaux d'infrastructures pour le Mondial-2014 de football au Brésil et les JO-2016 à Rio.

M. Paes s'est également rendu populaire en menant main dans la main avec le gouverneur Cabral une politique de «pacification» progressive des favelas, en expulsant les trafiquants de drogue qui y faisaient la loi depuis 30 ans, et en réimplantant les services basiques de l'État dans ces bidonvilles.

Le favori éliminé à Sao Paulo

Il était encore trop tôt dimanche soir pour tirer des enseignements à l'échelle nationale de ces élections, dont la grande surprise provient de Sao Paulo où le favori, un populiste soutenu par les évangélistes, Celso Russomanno, serait éliminé, selon des résultats partiels portant sur plus de 65% des suffrages.

Il n'obtient que 21,3% des suffrages exprimés après avoir caracolé largement en tête des sondages pendant plusieurs semaines, devancé par le social-démocrate José Serra (PSDB-opposition, 31,5%) et ex-gouverneur de Sao Paulo et Fernando Haddad (28,3%), candidat du PT, ancien ministre de l'Education de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

MM. Serra et Haddad s'affronteront lors du second tour le 28 octobre.

Lancé par Lula dans cette bataille, M. Haddad a été fortement soutenu pendant la campagne par l'ancien président ainsi que par l'actuelle présidente Dilma Rousseff, et a remonté de presque dix points au cours des trois derniers jours.

Quelque 139 millions de Brésiliens ont voté dimanche pour élire pour quatre ans les maires et conseillers municipaux de 5.568 municipalités du pays.

Le PT devrait progresser par rapport aux municipales de 2008, où il avait obtenu 10% des mairies, selon analystes et sondages. Et ce malgré le retentissant procès anti-corruption, le plus important jamais organisé au Brésil, qui vise depuis plusieurs semaines le PT devant la Cour suprême, au sujet d'un système d'achat de votes au Parlement pendant les premières années du gouvernement Lula.

Il devait notamment gagner du terrain dans les petites villes du Nord et Nord-Est. Mais il n'est pas favori dans la majorité des grandes villes.

L'armée a été déployée dans 393 villes, en particulier à Rio où 3000 militaires et 30 000 policiers ont été mobilisés afin de sécuriser certaines favelas.