La Marine militaire mexicaine a annoncé lundi avoir arrêté 35 policiers de l'État de Veracruz soupçonnés de complicité avec le cartel des Zetas.

Dans un communiqué, la Marine précise que les policiers ont été capturés lors de deux opérations menées dans les villes de Xalapa, capitale de l'État de Veracruz, et de San Luis Potosi, capitale de l'État voisin du même nom.

«Tous faisaient partie de la police des forces de la Sécurité publique de Veracruz et sont présumés être des collaborateurs de l'organisation criminelle des Zetas», selon le communiqué.

Les policiers arrêtés sont en passe d'être transférés à Mexico où ils seront présentés à la presse, a indiqué à l'AFP une source de la Marine.

Veracruz, Etat situé sur la côte du Golfe du Mexique, est devenu l'un des principaux centres d'activité des Zetas, cartel criminel formé à la fin des années 90 par des militaires d'élite de l'armée mexicaine.

Devant la montée de la violence et plusieurs massacres dans cet État, le gouvernement fédéral avait déployé l'an dernier quelque 4000 militaires et policiers fédéraux, pour une opération de maintien de l'ordre sous la direction de la Marine militaire.

Les révélations de liens entre la police régionale et des groupes du crime organisé ne sont pas nouvelles. En octobre dernier les autorités de l'Etat de Veracruz avaient démantelé un réseau du cartel des Zetas dans lequel étaient impliqués 18 membres de la police régionale.

A l'époque, il avait été révélé que les policiers recevaient des mensualité comprises entre 150 et 700 dollars selon leur grade pour participer à des activités des Zetas, de la simple information du groupe criminel à la participation à des opérations armées.

Selon l'ONG mexicaine Insyde, on compte 410 000 policiers au Mexique, sur lesquels 170 000 sont des policiers dépendants des 32 Etats fédéraux, 40 000 sont des policiers fédéraux, 26 000 des membres de la police judiciaire et le reste sont des policiers municipaux.

Le gouvernement mexicain a souvent mis en cause la corruption des polices locales, d'État ou municipales. Mais la police fédérale a récemment été secouée également par des scandales de ce type.

En juin, deux policiers fédéraux sont morts dans une fusillade avec d'autres policiers fédéraux au sein de l'aéroport international de Mexico. Les responsables de la police fédérale ont assuré qu'il s'agissait d'une opération visant à arrêter des policiers fédéraux liés aux narcotrafiquants. Mais deux policiers fédéraux fugitifs après cet affrontement ont assuré qu'ils n'avaient fait que réagir à la pression de leurs camarades et de leur hiérarchie pour faire partie d'un réseau de trafic de drogue.

Après cet incident, les 348 policiers fédéraux de l'aéroport international de Mexico ont été remplacés.

Fin août, des policiers ont attaqué une voiture blindée portant plaque diplomatiques et dans laquelle voyageaient deux agents de l'ambassade des États-Unis. Une des pistes de l'enquête du Ministère public est que cette attaque aurait été menée pour le compte d'un groupe criminel.